Bordeaux

Depuis plusieurs jours en France on a rendu hommage aux victimes des attentats commis contre Charlie Hebdo et contre l’Hyper-casher afin que l’on n’oublie pas ce qui s’est passé en relation avec les événements de novembre.



Avec Charlie Hebdo on s’en est pris à la liberté de la presse et Jeudi dernier à l’appel du Club de la Presse de Bordeaux à l’initiative de Pierre Sauvey qui a prononcé le discours introductif, s’est tenu une manifestation à la Halle des Chartrons rassemblant gauche et droite dans un même hommage.
Il faut dire qu’avec cette année 2015 on a changé d’époque et que si le premier attentat était ciblé en terme de vengeance contre les caricaturistes irrévérencieux, celui du mois de novembre s’en est pris à des populations heureuses de vivre et de s’amuser ce qui semblerait déconseillé sous certaines latitudes. On a basculé dans une frénésie de commémorations ces derniers jours, en se rappelant un peu tard que certaines victimes un peu plus anonymes que d’autres avaient la même valeur que les autres. L’important dans cela c’est de ne pas oublier que la liberté est en danger comme a voulu le souligner l’exposition qui se tient actuellement à l’espace Saint Rémi avec le regard des artistes sur la liberté.
Les caricaturistes frappés étaient des artistes du crayon qui ont payés de leur vie la liberté d’expression même si elle est parfois un peu rugueuse pour les gens qu’elle interpelle. Si dans ce cas le dessin ne traduit pas une idée force, il ne sert pas à grand chose et Jean-François Kahn a souligné à la radio avec juste raison qu’au cours du siècle passé souvent la caricature avait été beaucoup plus vigoureuse qu’elle ne l’est aujourd’hui. On glisse progressivement dans une société de "choses molles" si l’on peut dire et la caricature contrecarre cette mollesse .

Toutes ces commémorations n’ont pas été exemptes de quelques couacs fâcheux comme cette erreur sur le nom de Wolinski (qui l’aurait sûrement bien fait rire) ou l’oubli concernant Aurélie Chatelain. Ce que la France ne doit pas oublier c’est que dans l’hexagone chacun a le droit de penser différemment de son voisin et que le prosélytisme est une plaie qui touche les esprits faibles ou déstabilisés par des conditions économiques douloureuses. Le symbolisme du crayon est très fort et c’est celui qu’a choisi le club de la presse de Bordeaux car s’il permet de dessiner, il permet aussi de former des mots mais l’objet est fragile et il se brise facilement ce qui n’empêche pas l’auteur de conserver une "bonne mine" malgré tout.
C’est ce qu’a démontré Charlie Hebdo qui revient a ses premières amours de critiquer l’obscurantisme de religions mal comprises voir mal interprétées car trop corrélées à l’époque de leur émergence et dont les adeptes n’ont aucun sens de la transcendance. Dans religion il y a "religare" ce qui relie et non ce qui divise démontrant en peu de mots que tout sectarisme est une hérésie en terme de religion. Nous avons eu nous aussi nos guerres de religions mais aujourd’hui la liberté d’expression est la règle même si quelques braises couvent sous la cendre. Virginie Calmels, Alain Juppé et Alain Rousset ont fait preuve d’un œcuménisme de bon aloi lors de cette soirée qui s’est clôturée en musique avec le groupe Datcha Mandala.

Ecrit par Bernard Lamarque

Co-fondateur de Bordeaux Gazette


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