Remaniement et « départ précipité » du théâtral Arnaud Montebourg

Avec le départ fort médiatisé d’Arnaud Montebourg, dire qu’il y’a eu beaucoup de bruit pour rien serait peut-être exagéré, mais le remaniement ministériel qui vient d’avoir lieu, présenté comme un vrai tournant stratégique, risque bien de tourner court tant nombre de députés socialistes ulcérés par le virage annoncé ne risquent pas de voter les textes inspirés par le « banquier honni ». Que penser par ailleurs de la capacité de notre président à arbitrer mais aussi à trancher en pareilles circonstances



Le départ du ministre Montebourg
Difficile quand on ouvre bien les yeux et les oreilles de trouver tout à fait sérieux et cohérent ce ministre (désormais ex), très talentueux, grand charmeur et séducteur pour les uns, aussi condescendant que mielleux, aussi théâtral que onctueusement lyrique pour les autres, aussi compétent que peut l’être un touche à tout doué mais imprécis, exagérément sûr de lui en toutes circonstances, parfois méprisant et démesurément enthousiasmé par ses propres exploits, le personnage est complexe. Percevoir dans son rapport aux autres et dans sa façon d’être la moindre parcelle d’humilité relève cependant d’un travail de recherche approfondi, confirmant ainsi qu’entre le style du personnage et les idées de gauche qu’il entend propager, il y’a comme un fossé, comme un hiatus entre la forme et le fond. Sans compter que le sens de l’Etat, de la cohérence de l’action gouvernementale et le respect des plus hautes fonctions, ne résistent pas à l’irrévérencieux provocateur et à son goût pour la distribution, souvent mise en scène et parfois ricanante, de leçons diverses et variées qu’il importerait selon lui de mettre à exécution au plus vite !!!

Son rêve de présidence
Stimulé par de bons résultats aux primaires du P.S. le talentueux avocat n’oublie pas de rouler pour lui, les présidentielles ne sont pas si éloignées et il cultive assez grossièrement un fond de commerce électoral bien ciblé, ravivant à l’occasion et peu discrètement une lutte des classes qui ne peut que redorer son blason. Les ficelles sont un peu grosses, le profil du personnage ne cadre pas toujours avec le discours et pas mal de militants demeurent perplexes, de quoi ne pas donner de grands regrets à la gauche du P.S. qui ne perd peut-être pas avec le retrait d’Arnaud Montebourg, une aussi grande et aussi fiable lumière qu’elle le pense. Aucun doute cependant, l’homme qui a souvent tendance à parler trop vite remontera sur scène, et jouera très bien le rôle qu’il aura choisi pour se mettre à nouveau en valeur, le talent ne lui manque pas, même s’il œuvre souvent en solitaire et sur un ton bien emphatique ….

Le remaniement
Alors que le MEDEF semble comblé, que la droite est quelque peu gênée et qu’une grande partie de la gauche tout à fait révoltée refuse d’avaler la couleuvre, il est évident que le socle politique du nouveau gouvernement est plus que fragile. Révoltés par l’accession au ministère de l’Economie du « banquier honni », Monsieur Macron, près de cent députés socialistes « frondeurs » ne risquent pas de voter avec ferveur les textes inspirés par le nouveau ministre. Difficile aussi de croire en la capacité du Président à arbitrer et à trancher avec fermeté en pareilles circonstances.

Et après …
Avec les chimères de l’ex ministre de l’éducation, une loi Duflot pas vraiment réussie, l’usine à gaz de la transition énergétique, les leçons de bien pensance de madame Belkacem et autres curiosités de madame Taubira, de nombreux autres sujets sociétaux risquent bien de continuer à entretenir la division au sein du pays. Face à l’hypothèse d’une dissolution possible, d’une cohabitation non désirée et d’une démission du président tout à fait improbable, si la déclaration du 1er Ministre selon laquelle il affirme l’importance fondamentale de l’entreprise, a déclenché le soulèvement de nombreux socialistes, soucieux après une telle attaque, de préserver comme ils le disent "l’ADN de leur parti", elle a quand même eu aussi le mérite de nous rappeler qu’on ne gouverne ni pour, ni contre les entreprises, mais que du bon état de celles-ci dépend à l’évidence le mieux vivre de ceux qui y travaillent, à condition bien sûr d’y veiller….. De quoi se demander si le débat acharné mais faussement décisif, auquel nous assistons entre partisans de la politique de la demande et partisans de celle de l’offre, ne masque pas tout ce qu’il importe de réformer au plus vite dans notre pays, quel que soit l’ADN de nos convictions ……

Avec l’aimable autorisation de Mika

Ecrit par Dominique Mirassou


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