Le commandant Michel Péry, capitaine du Belem, nous fait les honneurs de son bateau et répond à nos questions dans son bureau. Le cadre est impressionnant : les boiseries, les maquettes de bateaux, le matériel de navigation… On entendrait presque la musique de Pirates des Caraïbes en fond sonore. Le trois-mâts a lui-même une histoire digne des meilleurs films. Lancé à Nantes en 1896, il est d’abord un navire de commerce. En 1914, le Duc de Westminster le rachète et le transforme en yacht de luxe pour ses moments de loisirs. Puis, en 1921, Sir Arthur Guiness en prend possession et le renomme « Fantôme II ». Grand marin, le vice-président de la célèbre brasserie fera le tour du monde à son bord. La Fondation Giorgio Cini l’acquiert en 1951 et le destine à l’enseignement de jeunes orphelins. Ce navire-école aura en effet permit de former de futurs marin dans la marine marchande.
Le trois-mâts revient en France en 1979, lors de son rachat par la Caisse d’Epargne. La société fonde, un an plus tard, la Fondation Belem, reconnue d’utilité publique. Le Belem est depuis exploité comme navire école civil. En 1984, le navire est classé monument historique. Depuis de nombreuses années maintenant, il représente la France dans des événements à portée internationale, comme en 2012 lors des Jeux Olympiques de Londres et du Jubilée de diamant de la Reine Elisabeth II.

Le Belem

Aujourd’hui, c’est un équipage de seize hommes de la marine marchande qui fait naviguer le Belem. Le trois-mâts, tout à sa vocation d’enseignant, parcourt les mers et s’arrête régulièrement à divers ports français. « Les gens connaissent Belem comme un navire de haut-standing, inaccessible. Mais nous souhaitons vraiment permettre au grand public d’accéder à la navigation et au monde maritime  », explique le commandant Péry. Dans ce but, le bateau est ouvert aux visites et accueille même les marins les plus inexpérimentés lors de voyages de trois à cinq jours. Les apprentis-loups de mer sont alors intégrés à l’équipage et apprennent à manœuvrer un navire.
Le trois-mâts est également privatisable pour des soirées et des événements. Certains privilégiés de Bordeaux fête le vin ont d’ailleurs pu profiter d’une vue imprenable sur le feu d’artifice de vendredi soir, depuis le pont du bateau.
Tout cela bien sûr se fait moyennant finance. Pour la visite du bateau pendant le festival bordelais, 5€ seulement vous seront demandé, si vous avez plus de 12 ans. Pour les voyages, les tarifs varient entre 540€ et 895€ TTC. La privatisation coûtera au minimum 1 300€ pour un déjeuner à bord.
Aller, hissez haut matelots !