Bordeaux

Débat autour d’une exposition tauro-pas chic

L’exposition itinérante sur l’histoire de la tauromachie de la préhistoire à nos jours a pris place mardi à la Halle des Chartrons. Ouverte jusqu’à ce dimanche, 200 personnes étaient attendues pour son vernissage à Bordeaux après avoir sillonné pendant deux ans plusieurs villes du sud-ouest.



Le groupement des clubs taurins de la région qui compte quelques 800 adhérents y présente l’évolution des rapports homme-taureau dans l’Histoire, particulièrement au sein des régions méditerranéennes. André Viard à leurs têtes, les aficionados y défendent une relation homme-animal, instaurée apparemment depuis plusieurs millénaires ; refusant de se présenter comme des pros-corrida mais plutôt comme des « amateurs ayant pour but la préservation de l’animal ». Qu’elle réalité historique ? L’oeil tombant sur un panneau représentant les peintures rupestres des grottes de Lascaux, la question de la véracité de la scène exposée se pose. La récupération pour le moins étonnante est regrettée depuis des années par les élus de Montignac sur Vézère (Dordogne) où a été mise au jour la grotte en 1940. Cette dernière s’est déclarée « ville anti-corrida et amie des animaux » et se dresse avec lassitude contre les détournements successifs dont font l’objet les peintures.

Monsieur MARTIN, adhérent d’un des 15 clubs taurins de la région, atteste de ce paradoxe d’amour et de respect envers l’animal tout en actant d’un autre côté dans le seul but de sa mise mort. A grands renforts d’injonctions - « on est pas pour le sang ! » - , il évoque cependant les courses landaises qui seraient un bon compromis sans acte de torture vis à vis de l’animal. Une préservation pacifique trouverait également un bénéfice non négligeable au sein des écosystèmes des milliers d’hectares réservés à son élevage. Mais l’animal, objet passionnel, ne trouve apparemment d’intérêt que dans son sacrifice. Leur réponse adressée aux anti-corridas se base donc sur la liberté individuelle « on les laisse avoir le droit de changer la loi, pour l’instant elle autorise la corrida. Si elle se met à ne plus autoriser les corridas, on la respectera ».

C’est cette même liberté individuelle de regroupement privé que les associations de protection animales n’ont pas voulu défier. Le prêt de la salle ayant été accepté par la mairie, Michel Rittling, président d’ACTA Gironde déplore surtout « le détournement de l’histoire dans un but de promotion de cette tradition ». La requête de la FLAC de notification d’images choquantes à l’intention des mineurs a été acceptée mais le paradoxe est consommé sur ce point également puisque ces derniers continuent d’être autorisés à assister aux corridas. Aucune manifestation officielle n’est prévue et la réponse intelligente des associations de défense animale se fait entendre via l’appel au débat qui n’a pas manqué de poindre suite à l’événement.

Sous couvert mythologique, artistique et traditionnel, les combats inégaux dans les arènes se perpétuent encore dans plusieurs villes françaises. Mais le public les délaissent de plus en plus et les professionnels du débat pensent à l’extinction complète de ce genre de rassemblements d’ici à une vingtaine d’années. En attendant avec empressement ce jour d’arrêt des spectacles sacrificiels, il est tout naturel de la part des engagés pour la lutte des droits des animaux, de faire part de leur déception vis à vis de l’association de l’agglomération bordelaise à la promotion de cette exposition.

Ecrit par Sabine Taverdet


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