Bordeaux

Conversation avec Christophe Honoré et Claude Lévêque à la "nuit du savoir"

Pour la quatrième fois Claude Lévêque s’est retrouvé face au public bordelais mais cette fois en compagnie de Christophe Honoré avec lequel il est entré en conversation. C’est Timothée Chaillou qui a modéré cet échange entre les deux personnages afin de rendre plus intelligible cette "rencontre improbable" entre deux personnalités beaucoup plus proches qu’il n’y parait au premier regard.



Une foule nombreuse était présente pour assister a cet échange entre l’ écrivain, réalisateur, scénariste, dramaturge et metteur en scène français Christophe Honoré et l’artiste plasticien Claude Lévêque français lui aussi, qui a nourri son inspiration dans le monde parisien des années 80, ce qui l’a rendu proche des cultures alternatives. Christophe HonoréAvant toute chose Ashok Adicéam a remercié Claude Lévêque pour son exposition qui sera encore présente à l’Institut Culturel Bernard Magrez pendant un mois et demi (jusqu’au 26 janvier 2014). Cette "rencontre improbable" trouve sa source dans la découverte par Timothée Chaillou il y a quelques années du film " Ma mère" (2004) de Christophe Honoré, film qui est une adaptation du roman du même nom de Georges Bataille, film dans lequel une incroyable scène nous donne à voir un jeune homme recouvert de confiture. Il fait ainsi découvrir à Claude Lévêque l’univers du cinéaste et il y trouve des concordances, un lien qui se crée entre son univers et celui du cinéaste. Pour entamer le dialogue Timothée a présenté quelques œuvres de Claude qui auraient pu inspirer le cinéaste, charge à lui de répondre. Il a ainsi présenté des installations des années quatre vingt dix comme celle de la fin d’une fête, Claude ayant réalisé beaucoup d’installations qui suggèrent l’absence, Thimothée de faire un parallèle avec le cinéma de Christophe qui est jalonné de deuils, de perte d’êtres aimés, donc aussi d’absence. Interrogé sur ses débuts en 87, Claude Lévêque a précisé qu’il a travaillé à partir de la matière brute de ces lendemains de fêtes sans amener de matériel extérieur et qu’il effectuait des mises en scènes de ces parcours avec un fond sonore. Timothée ChaillouIl a essayé de traduire une certaine violence dans les actes festifs comme il l’a fait à Montréal et comme il a voulu le faire quand il a représenté le squat de Nanterre où avait vécu Audry Maupin et Florence Rey (un pavillon de brique rouge aux fenêtres et portes murées). Suite à l’image du film représentant les débordements de la fête il a questionné Christophe Honoré celui-ci précisant qu’il avait puisé chez "Bataille" ces images qui sont imprégnées d’une transgression très forte. Transgression très forte chez "Bataille"dans le roman qu’il a mis en images et sorti en 2005. Timothée Chaillou s’est également questionné sur la remarque d’Alain Resnais "il faut remettre la mort au milieu du théâtre et du cinéma". Les films de Cristophe Honoré ont souvent pour point de départ une absence ou une mort mais qui débouche cependant sur un lendemain. Il a aussi questionné Claude Lévêque sur son goût pour les objets du quotidien qu’il met en scène et ce dernier a répondu que cela tournait aussi autour de l’absence car se rapportant à son enfance. Pour faire un film le réalisateur qu’est Christophe considère qu’il faut être toujours en lutte avec les producteurs, les acteurs et surtout soi même de manière à être vigilant sur le travail d’écriture cinématographique qui s’opère. Timothée Chaillou a souligné la rencontre des éclairages néons aussi bien dans les films de Christophe que dans les phrases reproduites par Claude comme on peut en voir dans son exposition "Here I rest" visible au Centre Culturel. C’est ainsi qu’au cours de la soirée Timothée Chaillou n’a pas cessé d’alimenter de ses constatations de ses rapprochements de ses suggestions voire de demander à se parler par des titres de romans. Claude LévêqueLe portrait du jeune garçon dans ma mère est revenu de façon récurrente pour alimenter les échanges car cette image du jeune homme recouvert de confiture a été le fil rouge de la conversation pour interroger Christophe Honoré sur ses choix esthétiques dans ce film qui semble avoir beaucoup marqué le modérateur de la soirée. Timothée est allé jusqu’à demander à Christophe des précisions sur le choix de ses plans et de ses cadrages en faisant le parallèle avec une oeuvre très sensuelle de Claude, mais toujours avec un retour sur l’enfance. Cette période de l’enfance est une période de résistance illustrée par l’image de l’enfant lisant avec une lampe torche sous ses draps avec la symbolique du passage du lit à une place au lit à deux places signifiant la transition. Chacun s’est laissé aller à un flot d’images, de digressions, de sensations, de tentatives d’explications permettant de mieux mettre en lumière pour l’assistance le parcours des deux protagonistes de cette "improbable rencontre". Les présents ont apprécié les échanges de cette soirée, échanges auxquels s’est mêlé Ashok Adicéam en fin de parcours pour passer la parole au public afin de savoir ce qu’il pensait sur ce rapport à la jeunesse.

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Ecrit par Bernard Lamarque

Co-fondateur de Bordeaux Gazette


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