Bordeaux

Bordeaux, 1790-1795, la guillotine ou l’exil ...

Les 5 et 6 Octobre 1789, après que la foule ait envahi le château de Versailles et ramené la famille royale au Palais des Tuileries, Talleyrand pour éviter la banqueroute propose de nationaliser les biens du clergé. Estimés à dix fois le budget du royaume, tous les biens du clergé sont déclarés biens nationaux. Le 13 février 1790, les congrégations religieuses sont dissoutes.



Les prêtres deviennent des fonctionnaires élus …

Les prêtres et évêques sont désormais élus par les citoyens-électeurs et rémunérés comme des fonctionnaires de l’Etat. Le 9 janvier 1791, tous les responsables religieux doivent prêter serment. Un schisme va ainsi naître entre jureurs : prêtres constitutionnels et prêtres réfractaires : insermentés. En Gironde, une faible majorité se dégage en faveur des prêtres constitutionnels.

Nombre de prêtres choisissent l’exil …

A Bordeaux, alors que l’archevêché occupe depuis peu les murs du tout récent Palais Rohan, l’archevêque Champion de Cicé choisit l’exil, ses biens sont confisqués et mis en vente pour un montant de 1.638.590 livres. Fortune qui ne comprend pas les tapisseries, armoires, meubles et couverts … qui viendront embellir les bureaux officiels de la ville et du département.

La loi ou la mort …

Le 15 mars 1791, l’Assemblée électorale composée de 900 électeurs se réunit en l’église Saint-André et élit le citoyen vicaire général Pierre Pacareau, âgé de 80 ans, avec le titre officiel de « métropolitain ». De nombreuses fêtes accompagnent cette élection et Pierre Pacareau bénit le drapeau tricolore. Le décret du 3 septembre 1792 impose un nouveau serment aux prêtres « Fidélité à la Loi ou la mort ». Le 20 septembre, les registres paroissiaux sont supprimés et sont remplacés par les registres municipaux d’Etat civil.

Porte de Bourgogne
Projet de décoration de Cyprien Alfred-Duprat, sept. 1919, BORDEAUX 26 Fi 62

Les premières mesures anticléricales et les premières exécutions …

Dès le mois d’août 1792 le port de l’habit ecclésiastique est interdit, les processions sont supprimées. En mai 1793, les églises sont fermées, les noms des saints sont supprimés dans le calendrier révolutionnaire. Démolition des clochers et fonte des cloches s’accompagnent de la suppression de toute référence à la religion dans les noms des villes, des rues et des monuments.

Désaffectée et débaptisée, la cathédrale Saint-André devient « la maison nationale André » et sert de magasin à fourrage au service des armées. Neuf églises sont vendues aux enchères. En gironde, 20 prêtres et 23 religieuses réfractaires sont guillotinés.

L’interdiction du culte catholique …

Le culte catholique est interdit et les révolutionnaires développent le « Culte de la Raison » sur des bases philosophiques. Le 10 décembre 1793 (20 frimaire an II) une procession républicaine parcourt les rues de Bordeaux jusqu’à l’église Saint Dominique, aujourd’hui Notre-Dame, transformée pour l’occasion en Temple de la Raison.

Le 18 floréal an II (8 mai 1794), Robespierre crée le culte de l’Être suprême et de l’immortalité de l’âme. Précédées par le char de la Déesse de la Raison, de gigantesques fêtes carnavalesques accompagnées de danses et de chants patriotiques parcourent tout le pays. Les commissaires de la République se chargent ainsi de rappeler aux citoyens leurs devoirs envers la République.

1795 : la liberté des cultes …

Après cinq années émaillées de très nombreux exils et exécutions de membres du clergé, le 3 Ventôse an III (21 février 1795), la Convention thermidorienne rétablit la liberté des cultes sous condition toutefois que le culte se déroule sans signes ostentatoires et que l’Etat ne soit pas mis à contribution pour fournir et entretenir les lieux de prières.

A peine un peu plus d’un an après l’exécution à Paris de sinistre mémoire, de 21 députés Girondins.

Ecrit par Dominique Mirassou


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