Un travail collaboratif

Chiens, chats, rats, souris, cochons d’Inde ou encore hamsters, l’adoption de ces nombreux animaux par le biais de la SPA bordelaise est rendue possible grâce au travail d’équipe des différentes succursales de Nouvelle-Aquitaine. Marine et Léa, la responsable de la Maison SPA à Bordeaux et l’agent d’accueil de cette antenne, travaillent aussi bien indépendamment au sein de leur structure qu’en étroite collaboration avec d’autres acteurs d’un réseau solidaire participant activement à la protection et à la réinsertion d’animaux au sein de foyers. Ces collaborations assurent chacune un aspect de la stratégie de prises en charge et d’adoptions en place depuis 1845. Des échanges sont ainsi rendus possibles entre les différentes structures de la région afin d’assurer non seulement le bien-être animal, mais aussi pour désengorger certains lieux d’accueil dont la capacité atteint parfois sa limite. Et c’est le cas de Bordeaux qui effectue un travail auprès de « familles relais », des bénévoles qui assurent la prise en charge des animaux sous la tutelle de la SPA : « on les connaît tous et on les choisit sur la base du volontariat, en assurant un suivi ». Mais c’est aussi avec les services de la mairie, responsable des animaux errants sur sa propre commune, ou avec l’aide précieuse d’un éducateur canin, que la mission de protection est optimisée. Ce dernier, présent dans les cinq filiales régionales, rend possible le travail nécessaire et intense fait autour de l’éducation ou de la rééducation de « chiens à besoins particuliers », qui présentent des signes d’agressivité ou qui ont des difficultés à s’insérer au sein d’un foyer. Tous ces partenaires jouent ainsi un rôle primordial aux côtés de la Maison SPA à Bordeaux afin d’assurer la mission première qui est de garantir la protection des animaux pris en charge.

Marine Duchene, responsable de la Maison SPA de Bordeaux

Un bilan 2022 encourageant pour Bordeaux

Lors de l’année écoulée, 139 animaux ont été recueillis par la SPA de Bordeaux à la suite notamment d’abandons dans des cas où les propriétaires ne peuvent plus assumer la responsabilité. Ce nombre d’abandons est cependant compensé et équilibré par un nombre d’adoption qui s’élève à 133 au cours de la même année. « On a des petits chiffres […] parce qu’on a des capacités plus limitées par rapport aux refuges » confie Léa, en réaction à ces chiffres. En Nouvelle-Aquitaine, le nombre d’adoptions a baissé de 9 % par rapport à l’année précédente. Ce chiffre démontre non pas une baisse des demandes d’adoption, mais reflète bel et bien la conséquence d’un contexte particulier pour la maison bordelaise en 2022 : « la baisse des chiffres est due à plusieurs raisons, tout d’abord les animaux malades qui ont subi de lourds soins ou les animaux très âgés attirent moins de personnes et sont plus difficiles à adopter, et ne libèrent pas de place pour un autre animal ». Car la question de la capacité d’accueil pose de nombreux problèmes aux deux salariées bordelaises. Si les adoptions sont en légères baisses, les prises en charge, elles, ne cessent d’augmenter malgré les capacités limitées qui ne permettent pas la réception de plus d’animaux. Cette problématique pousse ainsi Léa et Marine dans une obligation de prises en charge rapides et efficaces afin de garder les demandeurs auprès de leur structure tout en facilitant la rotation des animaux et ainsi libérer des places. « On a beaucoup de demandes, mais pas forcément des gens prêts à attendre, ce qui limite les adoptions ».
Cependant, cette dynamique positive en 2022 est nuancée et bousculée par l’augmentation du nombre de signalements d’animaux maltraités auprès de la maison bordelaise. Cette augmentation est sûrement due à une prise de conscience citoyenne concernant la possibilité de signaler la suspicion d’une mise en danger d’un animal, véritable conséquence directe d’une sensibilisation accrue, mais « pas encore suffisante » des services de protections animaliers ou encore de l’Etat concernant la protection des animaux et l’amélioration de leurs conditions de vie.

Une dynamique de sensibilisation à approfondir

Cette sensibilisation est un véritable objectif de l’antenne bordelaise pour l’année à venir. « Il y a beaucoup de désinformations ». Le manque de prévention en amont d’une adoption est un réel problème selon Marine. Des solutions sont mises en place malgré leurs nombres jugés encore trop faibles, avec tout d’abord la mise en place d’un livret de l’adoptant fourni par la SPA et comprenant des conseils sur la préparation de l’arrivée d’un animal au sein d’un foyer, ou encore avec l’apparition d’un certificat d’aptitude mis en place par l’Etat. Applicable depuis le 1er octobre 2022 pour toute personne qui acquiert un chien, un chat, un furet ou un lapin, le « certificat d’engagement et de connaissance répond à l’importance de sensibiliser et de responsabiliser les détenteurs. Ce certificat devra être signé par le nouvel acquéreur qui devra apposer une mention manuscrite par laquelle il s’engage à respecter les besoins de l’animal », selon le ministère de l’Agriculture.
Il existe donc une prise de conscience au niveau de l’Etat et des différents services assurant un accompagnement auprès d’animaux qui est cependant perçu comme encore trop faible « il devrait y avoir une plus grosse sensibilisation des vétérinaires, les tarifs sont trop élevés […] ou encore une limitation du nombre de chats au sein d’un même foyer » affirment les deux salariés de la SPA à Bordeaux qui déplorent aussi un « manque de sanctions ».

Pour cette année 2023, la SPA continue ainsi son combat acharné pour la protection et la prise en charge des animaux avec autant de moyens, mais avec plus d’ambitions que jamais.