Bordeaux

Manifestation du 05 décembre à Bordeaux, « plus fort qu’en 1995 »

Cheminots, professeurs des écoles, pompiers, étudiants… Ils étaient entre 806 000 et 1.5 millions (les chiffres varient selon les sources) à se rassembler dans plus de 100 villes partout en France contre la réforme des retraites. Une forte mobilisation pour de nombreuses préoccupations dépassant le cadre du projet de réforme.



A l’appel général de plusieurs syndicats, entre 20 000 et 50 000 personnes se sont réunies à Bordeaux pour manifester contre la future réforme des retraites. La manifestation s’est bien passée dans son ensemble malgré quelques heurts habituels en fin de cortège. Retour sur cette journée de mobilisation, qui pour certains, était « plus forte qu’en 1995 ».

A l’entrée du cours Pasteur la route est barrée vers le centre ville

« C’est au moins aussi fort qu’en 1995 » 
Sous le soleil de Bordeaux, le rendez-vous était donné à 11 h place de la République. Les cheminots s’étaient d’abord rassemblés devant la gare Saint-Jean avant de converger vers le cortège où les attendaient entre autres la CGT, FO ou encore FSU. Noire de monde, la place de la République s’est vidée vers 11 h 30 lorsque le cortège a démarré sa déambulation cours d’Albret. Les étudiants eux s’étaient réunis devant la faculté de sociologie de La Victoire où ils attendaient le reste du défilé. Une fois la jonction faite, le cortège a pu continuer sa déambulation vers le cours Pasteur puis le cours Victor Hugo avant d’atteindre les quais puis enfin la place des Quinconces vers 14 h. Des premières tensions sont survenues près de l’Hôtel de ville. Une partie du cortège a fait face aux forces de l’ordre, avant de faire demi-tour et de rejoindre le parcours initial. Mais ce qui était frappant fut le nombre de personnes mobilisées pour cette journée de contestation. 20 000 personnes selon la préfecture, 50 000 selon les organisateurs et un défilé qui s’étalait sur plus de 3 kilomètres. Des premiers heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont éclaté autour de la place de la Bourse et se sont poursuivi Place des Quinconces où le climat s’est tendu. Les CRS ont ripostés avec des tirs de LBD et lancé de gaz lacrymogènes avant de charger pour repousser la foule vers la place de la Bourse. C’est dans un nuage de lacrymogènes que le défilé s’est terminé. Plusieurs centaines de manifestants sont tout de même restés pour ériger quelques barricades mais la forte présence policière a repoussé tout le monde dans les rues du centre-ville. A 17 h 30 avait lieu une assemblée générale interprofessionnelle qui a clôturé cette journée de forte mobilisation.

Plus fort qu’en 95

Vers une convergence des luttes 
Des « gilets jaunes » étaient bien sur présents et là où il n’en était pas question il y a 1 an de cela, nous avons pu les voir défiler côte à côte avec les syndicats. Et c’est peut-être bien la première fois. En effet, il a souvent été question de convergence des luttes depuis le début du mouvement des « gilets jaunes » mais celle-ci n’a pas eu lieu. En raison, un mouvement inédit en France par sa forme et ses revendication : apolitique, en dehors des syndicats, une fiscalité plus juste, le refus d’avoir un leader et une structure hiérarchique. Pas de quoi permettre une convergence des luttes. Mais les choses semblent avoir changé en un an et la mobilisation générale contre la réforme des retraites pourrait bien être le point de convergence. Entre temps, il y a eu la réforme de la SNCF qui avait déjà causée plusieurs grèves de cheminots et les avait fait descendre dans la rue. Tout comme la réforme de la justice qui a fait sortir dans la rue les magistrats. De leurs côtés, les pompiers réclament plus de sécurité pour effectuer leurs missions et que leur métier soit déclaré comme étant à risque. Dans les hôpitaux, à la crise aux urgences qui s’éternise s’ajoute la colère des personnels hospitaliers qui réclament plus de moyens humains et financiers. Ceci malgré le plan d’urgence pour l’hôpital public annoncé il y a quelques semaines et jugé insuffisant. Les étudiants étaient également présents suite aux appels à manifester contre la précarité étudiante. Enfin, nous avons pu apercevoir des drapeaux d’« Extinction Rébellion » et quelques slogans pour la planète.
Un meilleur pouvoir d’achat, une fiscalité plus justes, des services publics plus efficaces, présents et avec plus de moyens, avoir une retraite décente à un âge décent, un monde viable et durable pour les générations futures. C’est en ces idées que les manifestants se retrouvent et c’est ainsi que des luttes séparées il y a quelques temps convergent.

Place de la Victoire devant l’ancienne Fac de Médecine

Une mobilisation qui pourrait durer :
La grève générale est reconductible et de nouveaux appels des syndicats à manifester mardi ont été émis. Le trafic ferroviaire et de la RATP était encore très perturbé vendredi et pourrait l’être jusqu’à lundi. Les contours de la réforme des retraites n’étant pas encore bien définis, la mobilisation peut durer plusieurs semaines. A moins que les annonces, que le Premier Ministre Edouard Philippe fera mercredi, sur l’intégralité du projet ne parviennent à calmer la contestation. Du côté de Bordeaux, un nouveau rassemblement place de la Bourse était prévu ce samedi et vendredi soir, la faculté de la Victoire et celle de Montaigne (Pessac) étaient toujours bloquées par des étudiants. Les assemblées générales qui se sont tenues ont voté la poursuite illimitée du mouvement. Affaire à suivre qui va rebondir dès mardi avec de nouveaux rassemblements prévus

Ecrit par François Collet


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