Bègles

Quand un lutin syndicaliste et un vieil âne sauvent Noël

Attention, ce spectacle est un peu spécial : on ne peut le voir que quand on croit en la magie de Noël. Et les artistes nous préviennent dès la première scène : les personnages n’apparaissent qu’à celleux qui y croient. Alors, pour être sûre de ne rien manquer du spectacle, je me suis faite assister par un super magicien : le petit Andréas, 7 ans.



J’imagine que je suis moi aussi sensible à la magie de Noël car à mon grand soulagement j’ai pu voir les personnages. Et quels personnages ! Notre héros, Rouscaille (Sébastien Turpault), lutin du Père-Noël au tempérament bien trempé, possède une particularité : c’est un lutin syndicaliste. Chaque année, il milite pour avoir droit à des vacances de Noël. On a beau lui expliquer que Noël est, précisément, la période où on a besoin de lui, rien n’y fait, il renouvelle chaque année sa demande…

Pourtant, c’est ce même Rouscaille, ronchon et mécontent, qui se retrouve affecté d’une mission très spéciale : sauver Noël. Alors que tous les lutins ont quitté leurs postes pour une mystérieuse raison et que Noël est menacé, il est embauché par le Père-Noël en personne pour les retrouver. Mais le périple risque d’être long : tous les rennes étant occupés, Rouscaille se retrouve à voyager sur un vieil âne bilingue des plus étranges (Samantha Grassian).

Ce duo farfelu parcourt le monde, rencontrant quantité de personnages de différents pays, interprétés par Izabela Romanic Kristensen, et découvrant, tout au long du périple, de jolies traditions pour célébrer les fêtes de fin d’année. De la Chine à la Russie en passant par Libourne ou encore le Canada, le voyage s’effectue en chansons grâce à notre lutin Rouscaille, joueur de ukulélé à ses heures, et à notre vieil âne anglophone à la voix magnifique.

Comment parler à tous les âges, à toutes les générations ? Le pari est toujours un peu risqué. Comment captiver les enfants sans endormir les adultes ? Comment intéresser les adultes sans ennuyer les enfants ? Eh bien tandis que Rouscaille et son âne faisaient le tour du monde, je vous garantis que ni moi ni le petit Andréas n’avons rencontré le Marchand de sable, bien au contraire.

Pour ma part, j’ai pu apprécier les choix ingénieux de scénographie pour figurer les changements de pays, les ambiances créées grâce à de jolies trouvailles à base d’ombres projetées, de marionnettes et de jeux de tissus. Andréas, quant à lui, a beaucoup aimé « les boules avec les lumières » et les effets de fumée : la machine à fumée l’a intrigué, il cherchait à comprendre comment cela pouvait bien fonctionner… La magie, certainement ?

Parfois, les personnages se mettent à parler anglais, et même un peu russe : ces passages sont suffisamment développés et expliqués par la suite en français pour que cela ne perturbe pas les enfants et mon petit assistant a été intrigué par « toutes ces langues » mais ça ne l’a pas dérangé une seule seconde. Parce que Noël ce n’est pas que le Noël américain de Coca-Cola, parce que c’est aussi Yule, Hanouka et tant d’autres traditions, et parce qu’adultes comme enfants on en entend rarement parler, il est agréable de les (re)découvrir, avec des chansons adaptées à chaque pays, dans une ambiance sur mesure.

J’ai particulièrement été touchée par l’histoire de Snégourotchka (Снегу́рочка), fille de Ded Moroz (Дед Мороз), « Grand-Père Gel », équivalent russe du Père-Noël : la jeune femme au cœur de glace nous conte avec beaucoup de douceur comment son cœur a fondu. Andréas, quant à lui, a préféré le Noël français, celui de Libourne, et la chanson « Vive le vent ».

Dans ce spectacle dynamique, tout en musique, en humour et en jeux de lumières, d’ombres et de fumées, chacun.e trouvera la tradition, la légende, la chanson qui saura parler à sa magie personnelle. Pour finir, j’ai demandé à Andréas ce qu’il avait le plus aimé, s’il ne devait retenir qu’une chose. Il m’a répondu : « Le petit lutin et l’âne, et tout le spectacle. » Nous pouvons donc être reconnaissant.e.s à Rouscaille et à son vieil âne d’avoir sauvé Noël. Grâce à eux, Andréas peut attendre sereinement son dinosaure guerrier Playmobile, qu’il a demandé au Père-Noël.

Théâtre tout public, dès 3 ans
Dimanche 05 décembre 2021, à 10h30 et 15h, au Théâtre en Miettes
Un spectacle de IDEALS Théâtre
Avec : Samantha Grassian (comédienne et chanteuse), Izabela Romanic-Kristensen (comédienne et marionnettiste), Sébastien Turpault (comédien et musicien)

Ecrit par Claire Poirson


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