Bordeaux

Un été à la Méca : corps étrangers et âmes jumelles

Cette été à Bordeaux, la Méca reste ouverte pour nous proposer expositions, événements et visites. Jusqu’au 17 septembre, les gigantesques murs du musée abritent deux expositions très différentes, abordant toutes deux le corps comme le véhicule d’un message.



Rose Saumon, c’est le titre de l’exposition qui occupe le premier étage exposant de la Méca. Il présente les oeuvres de l’artiste Pierre Molinier (1900-1976) et y incorpore d’autres artistes qui rejoignent et complètent ses thèmes. L’étage est savamment organisé par un plan qui présente aux spectateurs les époques et idées de l’artiste, non pas comme séparées (il n’y a pas de pièces fermées) mais comme interdépendantes. À l’image de l’artiste, les oeuvres exposées n’ont pas de limites dans leurs formats : peintures, sculptures, photos, cours-métrages, collages, et autres compositions dans l’espace ou sur canva. Et, bien que la majorité des oeuvres rappellent les heures glorieuses du pop art, les tableaux de Pierre Molinier sont d’un réalisme classique étonnant.

Extérieur du musée de la MÉCA à Bordeaux

Au cœur de son oeuvre : la volonté de braquer les projecteurs sur tout les tabous. Sexe, soumission, religion et mort, Pierre Molinier ne recule devant rien, sauf peut-être l’intimité. Il expose des pratiques comme simples gestes et les corps comme des outils, laissant les visiteurs s’interroger sur l’étrangeté de notre corps. Cette artiste bordelais questionne la pertinence du genre en mettant en scène les corps comme des objets, qui n’ont donc pas de valeur sociale que celle qu’on leur donne. En jouant avec tout ce qui se touche, il souligne aussi le manque d’emprise et de compréhension que nous avons de notre rapport aux choses imperceptibles par les sens : quand et où intervient l’âme, l’intimité, la mort ?

Installation pour l’exposition Hoxo, Violaine Lochu et Marcel Gbeffa

Et pour trouver une interprétation de ces questionnements métaphysiques, les visiteurs peuvent monter d’un étage et se rendre à l’exposition Hòxó de Violaine Lochu et Marcel Gbeffa. Prononcer « ro-ro » en fongbè, une des langues véhiculaires parlée au Bénin, au Nigeria et au Togo, Hòxó signifie jumeaux. Au Bénin, dans la culture Fon, le plus grand groupe ethnolinguistique du pays, les jumeaux relèvent du message divin. Sensés apporter l’apaisement aux foyers, les jumeaux sont symboles de réconciliation et d’unité. Avec une performance visuelle et sonore autour de la reconstruction du lien, les faux jumeaux interprétés par la française Violaine Lochu et le béninois Marcel Gbeffa nous emmène à la découverte de ce récit tout en décrivant le poids douloureux de l’histoire de l’esclavage et de la colonisation qui pèse sur la construction d’un présent commun.

Ecrit par Anna Vandercolden


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