Une fois de plus nos « élites dirigeantes », désormais coutumières de l’expression tapageuse et outrée d’une indignation peu soucieuse de modération et de tempérance, viennent de s’en prendre cette fois au comptage, apparemment sans fichage, fait par le maire de Béziers, des élèves musulmans dans les classes de sa ville.
Le retour imminent du fascisme ?
Sa proximité avec le FN ayant sans aucun doute précipité l’immédiate mise au banc d’infamie du Maire de Béziers, un tel florilège d’exclamations indignées ne manque cependant pas d’interroger concernant la motivation et la pertinence des propos de ceux qui affirment voir là un crime insupportable et pourquoi pas, le symptôme du retour imminent du fascisme, car si la loi interdit cette pratique, il est de simple logique de constater que seul l’usage que l’on fait du comptage est susceptible de graves dérives et non pas le comptage lui-même.
Etre particulièrement vigilant avec ce type de pratique ne contraint cependant pas aux raccourcis et aux jugements sommaires, d’autant que si ces comptages ne manquent pas de nous rappeler l’horrible et sinistre période du génocide des années 1940, beaucoup de pays établissent de nos jours des listes, ethniques, religieuses ou autres, sans aucune pensée génocidaire, bien au contraire.
Alors que notre pays est en train de se communautariser et que lieux de ségrégation, écoles ingérables, banlieues-ghettos, posent des problèmes toujours non résolus, pour ne pas dire insolubles, la France ne semble pas vouloir qu’on en parle, d’autant plus qu’elle semble avoir beaucoup de mal à nommer et à regarder cette réalité en face. En ce qui concerne par exemple, la construction de mosquées en France, et donc leur nombre, il apparaît évident et tout simplement utile de connaître avec assez de précision, le nombre de musulmans dans notre pays, alors que l’interdiction du comptage nous fournit une réponse on ne peut plus vague et inexploitable, entre 3 et 6 millions, ridicule !!! Dans un pays où il semble désormais insupportable, sous prétexte d’inadmissible discrimination, de décrire quelqu’un par son appartenance d’origine ou de croyance, les français seraient donc désormais tous les mêmes, liés au seul socle de la République.
Sous prétexte de mondialisation, dans une société française où l’intolérance ne cesse de croître, il est devenu très difficile de décrire, de connaître, de considérer la réalité, et donc de la rendre progressivement plus viable et pratiquement impossible de raisonner et d’échanger à ce propos. S’il ne s’agit pas d’étiqueter qui que ce soit, la négation de l’énoncé des particularités, la dissimulation des différences n’est que l’expression d’une « bien pensance » qui se charge quant à elle de pratiquer allégrement ce qu’elle condamne, en mettant au banc d’infamie sans autre forme de procès ceux qui refusent cet aveuglement. Que dire par ailleurs de tous ceux, qui tout en s’indignant, effectuent leurs chiffrages privés et orientent leurs enfants dans les écoles qui conviennent …
Quelle que soit l’appartenance politique des uns et des autres, s’en prendre avec véhémence au Maire de Béziers, bien avant de connaître les conclusions de la justice, relève d’une stigmatisation purement politicienne, aussi peu brillante qu’arbitraire. Voir du fascisme partout n’a jamais résolu aucun problème, d’autant que les racines profondes de cette théorie meurtrière ne se situent pas actuellement au sein de notre population et qu’il n’est pas sûr du tout que les indignations franco-françaises à répétition, aient un quelconque effet sur cette réelle et inquiétante menace moyen-orientale.
Crédit photo une philippe leroyer
Ecrit par Dominique Mirassou
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