L’histoire est simple : « Un petit village au XIXe siècle. A l’entrée d’une ferme, des moissonneurs se reposent à l’ombre. Un jeune villageois un peu naïf, Nemorino, - Yu Shao - alternance et (prise de rôle) -. Sa voix est d’une pureté étonnante. Il est naîf, touchant, juvénile et d’une grande légèreté de jeu. Il soupire en vain pour Adina, Catherine Trottman - alternance et (prise de rôle) -. Cette gracieuse soprano a la voix cristalline et puissante dans les aigus, légère comme une elfe ajoute une espiéglerie à cette riche fermière pleine d’esprit. Une troupe de soldats commandés par le sergent Belcore Dominic Sedgwick, baryton à la voix musclée et limpide use adroitement de sa force tranquille pour séduire ; il y arrivera. Ce dernier cherche aussitôt à plaire à Adina et la demande même en mariage. Adina, amusée et flattée, se laisse courtiser au grand désespoir de Nemorino. Une trompette annonce l’arrivée au village du docteur Dulcamara, Julien Véronèse s’impose par sa carrure, son abattage et sa voix de basse d’une belle texture, comédien accompli, sa forte présence incarne ce charlatan, habile bonimenteur, vendant un remède aux vertus miraculeuses. Dulcamara lui vend son philtre d’amour fort cher — lequel n’est autre qu’une bouteille de vin de Bordeaux — en lui précisant qu’il faut attendre vingt-quatre heures pour obtenir un effet. Adina se déclare prête à épouser le sergent Belcore… Mais, Belcore reçoit l’ordre de quitter le village dès le lendemain : Adina accepte alors d’épouser Belcore sur le champ au désespoir de Nemorino qui essaie de persuader la belle d’attendre encore un peu, car il espère secrètement les effets de l’élixir…

Opéra l’Elisir d’Amore

© Photo Opéra de Lausane – Marc Van Appelghem

La fête se prépare : on porte des toasts, le notaire est prêt mais Nemorino n’est pas là. Le triomphe de la belle ne saurait être total sans la présence de l’entêté prétendant. Aussi repousse-t-elle la signature du contrat de mariage. La jeune paysanne Giannetta Sandrine Buendia jolie soprano virevoltante à la voix pure et souple se laisse facilement aller à la comédie qu’elle maîtrise et raconte les dernières nouvelles : un riche oncle de Nemorino vient de mourir en laissant à son neveu la totalité de sa fortune : Nemorino — qui l’ignore encore — est millionnaire ! Adina est étonnée de cet intérêt soudain des belles du village pour Nemorino. Après quelques hésitations, Adina lui avoue alors son amour. »

Adriano Sinivia signe une mise en scène fluide, drôle et tellement efficace car d’une époustouflante invention pleine de surprises. Sans cesse, et on ne les attend pas, elles nous surprennent de rire. Ce vénitien rompu à l’école nationale du cirque Fratellini et celle Internationale du mimodrame de Marcel Marceau dont il partage quelques tournées ne peut que nous épater. La jeune cheffe Italo-Turque Nil Venditti est très à l’aise pour diriger avec sobriété, force calme et efficacité notre excellent orchestre National Bordeaux Aquitaine. Quant au chœur à l’unisson de l’opéra, multiple dans ses talents scèniques dirigé par Salvatore Caputo depuis 2014, il rehausse et soutient vocalement et l’oeuvre et la comédie d’une belle énergie créative et passionnée.

Les 4 dernières représentations à ne pas manquer ...
mercredi 6 avril 20h00
jeudi 7 avril 20h00
vendredi 8 avril 20h00
dimanche 10 avril 15h00

de 8 à 115 € - Durée : 2h20 environ
(possibilité tarifs étudiants et tarifs réduits – voir conditions
sur le site de l’Opéra National de Bordeaux).
www.opera-bordeaux.com