Bordeaux

Un bordelais premier Pape en Avignon et l’Affaire des Templiers

C’est le 20 juin 1305 que les cardinaux réunis en conclave à Pérouse, après plusieurs mois de palabres et de querelles, prennent leur décision. Le clan des Orsini, représenté par quatre cardinaux, favorise la candidature de l’archevêque de Bordeaux, et fait élire pape, Bertrand de Got.



L’Archevêque de Bordeaux devient Pape

Bertrand de Got naît en 1270, dans une famille de onze enfants qui possède une petite seigneurie, genre castel avec une tour, en bordure de la rivière Ciron. La famille Got possède également une terre à Uzeste où, chaque année le 8 septembre se réunissent les pèlerins dans une petite chapelle dédiée à la Vierge. Evêque de Saint Bertrand de Comminges en 1295, archevêque de Bordeaux et primat d’Aquitaine en 1299, Bertrand de Got est un archevêque respectueux du droit, qui en plus des problèmes liés à l’organisation de son diocèse, doit lutter contre la sorcellerie, et prendre position entre ses deux protecteurs, le pape Boniface VIII et le roi de France, Philippe le Bel. Parallèlement il gère le domaine viticole de Pessac, héritage de son oncle qui restera propriété des archevêques de Bordeaux jusqu’à la Révolution (Château Pape Clément). Suite au décès du Pape Benoît XI (successeur de Boniface VIII) « empoisonné par des figues !!! » Le roi de France souhaite pour lui succéder un diplomate capable d’aplanir le conflit entre le Saint-Siège et le trône de France. Il entrevoit en Bertrand de Got un futur pape, capable de nommer des cardinaux français et ainsi de rétablir l’équilibre avec les Italiens. Lors d’une entrevue secrète, dans l’abbaye de la Chaise-Dieu, le roi de France Philippe le Bel aurait accepté de soutenir la candidature de l’archevêque de Bordeaux. En contrepartie, Bertrand de Got prend en charge la solde des soldats du roi.

Le premier Pape en Avignon Le tombeau de Clément V dans l'église Notre Dame d'Uzeste

Une fois élu, en raison des luttes fratricides qui agitent Rome et de l’insécurité qui en découle, Clément V préfère rester dans le Comtat Venaissin, à mi-chemin entre Rome et Paris. Il s’installe d’abord à Carpentras puis en Avignon, appliquant le vieil adage « Urbi papa, ibi Roma » (là où est le pape, là se trouve Rome). Dès 1120, le concile de Naplouse avait décidé de la formation d’une militia Christi (milice) pour protéger les pèlerins d’Occident rejoignant la Terre Sainte, ainsi naquit en 1128 l’Ordre des Chevaliers du Temple. Le roi de France Philippe le Bel, poussé par ses conseillers (Guillaume de Nogaret et Guillaume de Plaisians) cherche à éliminer l’Ordre du Temple devenu trop puissant et surtout trop riche. Jacques de Molay, grand maître des templiers, mis au courant de rumeurs réclame une enquête pontificale. Le 24 août 1307, Clément V accède à sa requête.

La fin tragique des Templiers

Le vendredi 13 Octobre 1307, Philippe le Bel, pressé d’en finir n’attend pas le résultat de l’instruction et ordonne l’arrestation de tous les templiers de France. A Paris, le conseiller du roi, Guillaume de Nogaret muni de l’ordonnance royale s’empare du grand maître de l’Ordre, Jacques de Molay qui se laisse enfermer sans résistance et fait accuser les templiers d’idolâtrie, de magie, de sorcellerie, de reniement du Christ, de déviations sexuelles et de dérives islamiques. En 1308, le pape par la bulle Faciens misericordiam nomme des commissions pontificales chargées d’enquêter sur l’Ordre. Sans attendre la fin des investigations, l’Inquisition fait avouer les « coupables » sous la torture. Le 3 avril 1312, le pape Clément V après réunion de deux conciles (1311 et 1312) décide par la bulle Vox in excelso de dissoudre l’Ordre du Temple, sans condamner pour autant les chevaliers. Mais Philippe le Bel ne l’entend pas ainsi, il convoque son tribunal d’exception. La sentence condamne Jacques de Molay et Geoffroy de Charnay à être brûlés vifs. Le 18 mars 1314, le bûcher s’allume sur l’île aux juifs à Paris.

La Malédiction de Jacques de Molay

Un chroniqueur de l’époque Geoffroy de Paris, témoin de la scène rapportera cette parole de Jacques de Molay : « Pape Clément, chevalier Guillaume de Nogaret …Roi Philippe … Avant un an je vous cite à paraître au tribunal de Dieu, pour y recevoir votre juste châtiment ! Vous serez tous maudits jusqu’à la treizième génération de vos races ! » Tous les trois mourront dans l’année, mais n’extrapolons pas. Clément V bouleversé par ces affaires, tente de remédier aux atrocités de l’Inquisition en contraignant les évêques et inquisiteurs à collaborer pour organiser un meilleur contrôle des prisons. L’évêque sera désormais présent dans tous les actes importants de la procédure de l’Inquisition. Epuisé, Clément V mourra le 20 avril 1314 dans sa quarante-neuvième année, après avoir demandé à être enseveli à Notre Dame d’Uzeste.

Ecrit par Dominique Mirassou


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