Bordeaux

En architecture, un atlante ou « télamon » est une variante masculine de cariatide ;
Deux peuples mythiques connus des Grecs anciens portent aussi ce nom : Les Atlantes peuple africain, les Atlantes, habitants de l’Atlantide. Le classicisme bordelais a rarement utilisé ces supports que l’on rencontre plus fréquemment dans l’art baroque.



Rares mais de qualité …

Que l’on considère les statues viriles des Atlantes ou les figures féminines des Cariatides, quand ces personnages ont le bas du corps pris dans un socle de pierre plus large en haut qu’en bas, on dit qu’ils sont engainés. Bien que rares à Bordeaux, cette rareté n’affecte en rien la qualité des quelques ouvrages parsemés dans la ville, très souvent méconnus des bordelais eux-mêmes, tant il n’est pas toujours simple de marcher la tête en l’air.
Bordeaux : Atlantes et Cariatides …

Cours de l’Intendance …

En 1788, sur la façade de l’hôtel Acquart, Louis Combes, qui soutenait la théorie de Vitruve sur les origines anthropomorphes de l’architecture, fait sculpter par Deschamps deux puissants atlantes mi-hommes, mi-poissons qui portent un lourd balcon sur leurs épaules.

En face sur l’ancien hôtel Pichon que les Bordelais plus tout à fait jeunes ont connu sous l’enseigne de la Belle Jardinière, deux cariatides aux formes opulentes et sensuelles, l’une de face, l’une de dos, entre académisme et Art nouveau, décorent avec grâce les lieux.

La maison Schnegg, la Gare St Jean …

Non loin de là, en plein quartier Saint Seurin, non loin de la basilique, au numéro 9 de la rue Albert Barraud, le sculpteur Gaston Schnegg, propriétaire des lieux aux alentours des années 1900, fait porter son balcon par un atlante dans la douleur.

Du côté de la Gare, sur la pavillon de départ, Bacchus et Neptune tournent le dos à la ville, alors que tout près, pour accueillir les voyageurs, ce sont des atlantes qui portent le balcon de l’incontournable Hôtel Terminus.
La maison Schnegg

Place Jean Moulin … Cours Victor Hugo …

Quatre cariatides élancées et graciles à la poitrine dénudée, installées sur l’imposant hôtel du Paty en 1876 par l’architecte Charles Durand (place Jean-Moulin) ornent les lieux avec majesté.

Cours Victor-Hugo, c’est sur la façade de la célèbre Maison Dorée, redécouverte par les Bordelais depuis sa réhabilitation, une longue ordonnance de délicats atlantes engainés qui participe au décor de la façade.

Difficile comme nous l’avons déjà dit de flâner le nez en l’air dans les rues de notre belle ville. Sans oublier la prudence, un petit effort cependant, pour élever le regard devrait permettre à nombre de bordelais de ne plus passer sans voir et contempler ces magnifiques Atlantes et Cariatides.

(Source : 101 Objets et Symboles qui racontent Bordeaux)

Ecrit par Dominique Mirassou


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