Port de la Lune

Port de la Lune en raison de l’harmonieuse courbe semi-circulaire que la Garonne épouse au sein de la ville. Le blason de la ville prend le dessin du croissant de lune argenté sur fond bleu qui signifie le fleuve. Au centre des armoiries, placé contre un aplat écarlate, l’ancien hôtel de Ville (la Grosse Cloche et ses quatre tours depuis disparues) est surmonté du léopard des rois d’Angleterre, en souvenir de la domination du royaume d’Albion sur notre ville et notre région, de 1150 à 1453.
Richard Cœur de Lion avait en son temps, adjoint les deux léopards de Normandie, ôtés du blason bordelais depuis la fin de la domination anglaise. Dans la partie haute du blason, un semis de fleurs de lys, symbole des rois de France, scintille en myriade d’étoiles parmi un ciel azuré.

Une version du blason enrichie …

Une version enrichie du blason présente l’écu encadré par une paire d’antilopes blanches enchainées à collier fleurdelisé et coiffé d’une couronne. Un phylactère déroulé entre les pattes des antilopes, porte la devise :

« LILIA SOLA REGUNT LUNAM UNDAS CASTRA LEONEM »,
soit : « Les lys règnent seuls sur la lune, les ondes, la forteresse et le lion. »

Devise qui fait clairement allusion à la domination du roi de France sur Bordeaux, après la période d’occupation anglaise.

Les antilopes enchaînées et à collier fleurdelisé, ainsi que la couronne murale sont des éléments facultatifs. Les premières sont sans doute un souvenir de l’occupation anglaise : il s’agit de supports d’armoiries inusitées en France au Moyen Âge. La couronne date, elle, du 19e siècle. L’une des plus prestigieuses représentations de ce blason est celle qui figure sur le bas-relief sculpté par Albert Binquet à la fin des années 1930, au-dessus de la porte de la galerie des Beaux-Arts.

Le logo actuel ou petites armoiries …

Le logo actuel de la ville de Bordeaux, dont les premiers dessins furent connus dès le XVIIème siècle reprend à son tour, pour le multiplier par trois, le motif du quartier de lune.

Il s’agit de trois croissants entrelacés qu’on appelle aussi le chiffre de Bordeaux. Ils ont pour origine le croissant de lune, emblème du port dans les armoiries. On ne les trouve pas avant le milieu du 17e siècle. Ils figurent, entre autres, sur le dos et les plats des reliures des livres de prix décernés par le collège de Guyenne et ornent, au XVIIIème siècle, le fronton de la fontaine Saint-Projet. Ce « chiffre » est aujourd’hui le symbole utilisé comme logo de la ville.

Au XVIème siècle déjà, les trois lunes entrelacées constituaient le monogramme de Diane de Poitiers, reprenant l’attribut antique de la Diane chasseresse.

Source : 101 objets et symboles de Bordeaux.