Bordeaux
Les Animals, d’ Eugène Labiche une zoo-folie onirique ! mise en scène Jean Boillot avec Guillaume Fafiotte, Nathalie Lacroix, Phillipe Lardaud, David Maisse, Isabelle Ronayette
« Deux pièces zoologiques en un acte d’Eugène Labiche, La Dame au petit chien et Un Mouton à l’entresol, avec un même sujet : le parasite. Et chez le maître du vaudeville grinçant, la bête n’est pas toujours celle qu’on croit ! De quoi s’agira-t-il ici ? Avant tout, de mettre en oeuvre un art du corps, différentes natures de présence du corps. Corps marionnettique, siège de pulsions, agité, agissant et agi, joué par des forces obscures internes (l’inconscient) et externes (l’Histoire). Corps déchainé, bondissant, muet empêché, malade ; corps impuissant ; corps étouffé, névrosé, contraint, encombrant, mécanisé ; corps maladroit, qui casse, qui se casse ; corps désirant, exubérant, corps siège de la contradiction entre le désir et la volonté : le corps symptôme... Avec Laurence Villerot, scénographe, nous avons essayé d’arracher Labiche au salon bourgeois du XIXème siècle. Nous avons construit un décor unique, non figuratif, pour les 3 pièces, qui sera une « machine à jouer » pour les acteurs, autour de la figure des portes, un espace contraignant, avec en son centre une machine sonore. » Jean Boillot
J’avais déjà eu le réjouissant plaisir de découvrir deux des nombreuses pièces « entreprises » par ce metteur en scène, peintre précis, inventif et surprenant, « Monsieur Farce » ou « des Oh ! Et des Ah ! » d’Olivier Chapuis et « Théo ou Le temps neuf » de Robert Pinget … Elles m’avaient laissé le souvenir d’un Directeur d’acteurs d’une grande acuité … d’un beau talent …
Hors de question pour moi de ne pas me confondre aux spectateurs conquis samedi soir, dans la salle Vittez, archi comble, de notre théâtre National excellemment piloté par Catherine Marnas et sa brillante équipe …
Très franchement et parce que j’en ai trop vu si peu habités et imaginatifs les « vaudevilles » m’ennuient …
Mais ce Labiche là est jubilatoire, bondissant, énergique, coquin, absurde, animal, inventif, frénétique, coloré, futé, réaliste et surréaliste, onirique, joyeux et hallucinatoire ! Freud n’est pas si loin et le sexe se déchaine !
Brillamment servies par des comédiens – TOUS excellents – qui « mouillent » la chemise, enchainant ces deux courtes pièces sans aucun dérapage grâce à un décor tellement astucieux et surprenant.
Ils sont tellement joyeux et heureux au salut que l’on a envie de partager en ces pèriodes de fêtes, mêlées à nos applaudissements, un peu de leur bonheur !
Merci.

Ecrit par Pierre Chep
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