Arcachon

Jules Caron, « Au temps de la naissance d’Arcachon » à l’Hôtel Ville d’hiver jusqu’au 30 septembre 2017.

L’hôtel Ville d’Hiver reçoit dans son enceinte cet été une exposition de peinture consacrée à Jules Caron. L’historienne de l’art Christel Haffner-Lance a conçu et réalisé cet événement ainsi que son catalogue. Après avoir consacré une grande partie de sa vie professionnelle à l’édition, Christel Haffner-Lance mène des recherches concernant les peintres arcachonnais, sujet qui la passionne.



Grâce à sa formation académique et à son expérience, elle développe un corpus de connaissances autour des peintres arcachonnais du XIXe jusqu’à la fin du XXe siècle.
Commissaire de l’exposition, Christel Haffner-Lance a recueilli plus d’une vingtaine d’œuvres de Jules Caron, des petits trésors provenant de prêts de collectionneurs privés et de la municipalité d’Arcachon. L’œuvre de Jules Caron est un témoignage exceptionnel de la naissance de la ville d’Arcachon et de son quotidien.
Jules Caron, né en 1806 à Paris, s’installe initialement à Bordeaux en 1850, puis à Arcachon vers 1852 déjà en tant qu’artiste peintre. C’est ainsi, qu’il reçoit commande de l’hôtelier Gailhard pour décorer son casino d’Eyrac, et rend une première peinture à l’huile « Le devant de la chapelle à Arcachon ». La technique de Jules Caron consiste à peindre directement sur le motif tel que le préconise l’école de Barbizon. Cependant, il s’exerce aussi à la lithographie, en vogue à l’époque car le procédé est plus rapide et moins couteux. Parmi tous les notables médecins, propriétaires testerins, négociants, riches bordelais, le propriétaire foncier Adalbert Deganne, futur édile de la ville d’Arcachon créée en 1857 de la séparation d’avec La Teste, se révèle le mécène de Jules Caron.

Tableau de Jules Caron

La plus part des œuvres présentées à l’hôtel Ville d’Hiver font partie de la collection des trente-six œuvres répertoriées qui ornèrent les murs du château d’Eyrac propriété du mécène. Jules Caron possède un talent et une sensibilité du regard qui lui permettent au travers des divers sujets que sont la forêt, le littoral de nous laisser trace avec beaucoup de délicatesse des activités présentes autour du bassin d’Arcachon en ce milieu du XIXe siècle. Beaucoup d’effervescence en effet, l’arrivée du train entre Bordeaux et La teste développe l’urbanisation et le tourisme faisant cohabiter détente des loisirs et dureté de la vie quotidienne des résiniers ou autres pécheurs.
« La vue d’Arcachon », huile sur carton de 1851, montre le littoral arcachonnais bordé de deux maisons de villégiature. Celle du négociant Nathaniel Johnston avec un toit en ardoise est déjà clôturée et possède un promontoire pour accéder à la plage. Quant à celle de Franck Cutler, vice-consul d’Angleterre, le toit est en tuiles de terre cuite.

Tableau de Jules Caron

On retrouve de même la sérénité du lieu et une certaine poésie dans l’huile sur papier de 1855, « Cabane au bord du lac de Cazaux », représentant une cabane en planches couverte par un toit en tuile de terre cuite. Avec des couleurs savamment équilibrées, des personnages finement représentés, des plans successifs permettant de rendre la profondeur du paysage associant habitation blanchie à la chaux et pinède, Jules Caron peint l’huile sur panneau « Habitation de résinier en forêt d’Arcachon ». Cette composition sombre montre une famille de bûcherons à l’ouvrage, isolée au milieu de la forêt contrastant avec l’éclat de la vie au bord de l’eau.
L’activité de la pêche, indissociable du bassin d’Arcachon, autre sujet de Jules Caron est représentée ses marines dont la plus connue « Le retour des chaloupes » est peinte vers 1870 alors qu’il a quitté Arcachon et vendu sa propriété en 1858, dont les revenus lui permettent de couvrir ses besoins jusqu’à sa mort, à Paris, en 1881. Cependant, il reste fidèle à Arcachon et à Bordeaux en présentant tous les ans ses nouvelles œuvres au salon des Amis des Arts de Bordeaux.
Au total, Jules Caron réalise durant sa vie plus de 130 œuvres, dont la synthèse proposée par l’exposition de l’hôtel Ville d’Hiver ne représente qu’une faible partie de son œuvre, mais si proche de nous. En effet, elle donne un aperçu de l’atmosphère régnant à la fin du XIXe au bord du rivage arcachonnais, si souvent fréquenté. Beaucoup d’émotions sont retranscrites dans les peintures de Jules Caron qui indiquent combien le Bassin d’Arcachon a pu évoluer en si peu de temps tout en conservant douceur de villégiature et activités traditionnelles pêche et ostréiculture.


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