Mérignac
Depuis 20 ans, le mois d’octobre est celui des Vendanges pour l’Aéroport de Bordeaux grâce aux 15 ares de vignes souhaités par la CCI de Bordeaux Gironde. Une manière de symboliser ce qui fait la notoriété internationale de la ville et d’une région toute entière : le vin.
L’Aéroport de Bordeaux est le seul aéroport à avoir un vignoble dans son enceinte dont les coordonnées sont assez symboliques pratiquement à la croisée du 45ème parallèle et du Méridien de Greenwich (exactement BOD* 44,49 43N et 00,42 45W) lui donnant une position remarquable qui est à quelque chose près la position de Bordeaux. Ce vignoble est particulièrement protégé par les bâtiments de l’aéroport qui lui font une niche où il ne gèle pratiquement jamais. Le lieu est aussi planté de pins montrant bien les deux richesses de la région la vigne et la foret. Comme l’a rappelé Olivier Bernard qui s’occupe de ce vignoble en parallèle du Domaine de Chevalier au départ en 1998 le défi était osé car le sol du lieu qui s’appelle Beaudésert avait été un peu bousculé sur guère plus d’un mètre, mais la vigne aujourd’hui va chercher loin sa subsistance dans ce sol de grave de cinq à sept mètres et on y trouve toutes les qualités de ce vignoble du même nom. Le choix de départ a été de planter comme dans les grands crus du bordelais à 10.000 pieds/hectare avec du merlot et du cabernet. Patrick Seguin avait souligné que le fait de se retrouver pour cette vendange était une fête pour la CCI de Bordeaux qu’il a présenté en spécifiant qu’en Gironde elle s’occupe de 77.600 entreprises. La Chambre de Commerce c’est la maison des entreprises avec 10 antennes sur le territoire de la Gironde et "il ne faut pas avoir peur de se rapprocher de la pompeuse maison de la place de la Bourse"
Olivier Bernard a ensuite donné son avis sur ce millésime 2018 qui est pour lui le 36ème qu’il va effectuer "Je suis arrivé en 83 et j’en ai vu des très grands millésimes, mais 2018 je ne l’ai jamais vu, souvent les récoltes se suivent et semblent se ressembler et souvent on a des airs de jamais vu, mais cette année 2018, vous avez sans doute entendu parler de mildiou, de grêle, vous avez entendu parler d’événements qui ont pu affecter la notion de production donc au niveau de la quantité mais au niveau de la qualité vous avez vu comme moi cet été incroyable, ce mois de septembre incroyable, dans notre métier on regarde beaucoup la lune et le changement de temps se fera ou pas autour du 9 octobre et jusque là elle est en ligne avec les quinze premiers jours de la lune" Il a souligné l’alternance des journées chaudes et des nuits froides car les grands vins ne sont pas fait par leur jus mais par leur peau, car "c’est dans la peau qu’on va trouver les tanins, colonne vertébrale de la structure du vin ainsi que la couleur" Au départ de la maturité les peaux ont des goûts très rustiques et nuits après jours et jours après nuits les peaux vont s’affiner avec les températures froides les peaux se contractent et à la chaleur elle se dilatent. Cette succession de mouvement va affiner les tanins. Les grands vins se font avec des mois de septembre voire d’octobre qui vont affiner et donner l’élégance aux grands vins de Bordeaux. Dans le ressenti on est dans une année similaire à 2003 mais pas du tout car cette année les vendanges se termineront vers le 15 octobre "Je sens qu’on est en train de vivre à Bordeaux un très grand millésime". et il pense qu’on est au dessus de 2009 et 2010.
*code IATA [International Air Transport Association (en français, Association internationale du transport aérien). Créée en 1945 à La Havane (Cuba),]
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette