Bordeaux
Création collective accompagnée par Frank VERCRUYSSEN assisté de Jeanne BRED TnBA /tg STAN. Inspiré par la mythologie grecque (Œdipe, Antigone, La Guerre de Troie ...), le spectacle se déroule en deux temps : le premier hors les murs, le second Salle Vitez.
La mise en scène de Frank VERCRUYSSEN emprunte l’une de ses recettes favorites : la déambulation. D’une part dans les œuvres choisies, d’autre part physique, en investissant ce soir les espaces offerts par le Square Dom BEDOS.
Les différentes scènes sont donc éclatées : Max UHBEKANDT, Œdipe Roi très inspiré, déclame son texte au milieu des futaies, pendant qu’Antigone (Margaux GENAIX) les pieds nus sur les graviers, de sa voix claire à la diction parfaite, partage la scène avec Léa SARLET (Ismène) au bas de l’Abside de l’Eglise Sainte Croix.
Sans être ni neuve ni novatrice, cette mise en espace demande que les comédiens se dépassent, mais aussi les spectateurs, oubliant les bruits alentours. Un seul écueil, il n’était pas possible de pouvoir assister à toutes les saynètes extérieures.
Après avoir traversé un long couloir sombre, transformé pour l’occasion en « train fantôme » figurant la descente aux enfers, nous parvenons Salle VITEZ où afin de laisser aux spectateurs le temps de gagner leurs places, des musiques grecques envahissent l’espace (Moustaki, Les enfants du Pirée, Le Sirtaki ...).
Deux grandes tables prêtes pour les agapes, ont été posées sur la scène. Au centre, descend en majesté un magnifique drapé écarlate figurant le trône de Zeus.
Nous assistons au banquet des Dieux, et comme nous sommes en 2022, et que c’est un spectacle manifestement et nécessairement inclusif, Zeus est interprété par une comédienne Léa SARLET, Athéna par Balthazar MONGE, Apollon par une Claire-Aurore BARTOLO pétillante. Hermès, quant à lui, devient une femme sous les traits de la remarquable Ariane PELLUET soprano magnifique lorsqu’elle chante le grand air de LA BELLE HELENE d’OFFENBACH. Mathéo DROILLARD est un Hadès dépressif à souhait, HERA Ô surprise est jouée par la délicieuse Margot DELABOUGLISE avec beaucoup d’humour, on apprécie aussi le talent comique de Barthélémy MAYMAT-PELLICANE en irrésistible cabotin. Un mot sur les costumes de Kamel DERBALI tout à fait adaptés à cette sorte d’opéra-bouffe loufoque et ludique qui nous est donné à voir ce soir.
Toutefois, Les muses n’avaient pas été convoquées pour l’écriture de ce texte collectif et c’est dommage : on aurait pu ne pas entendre tant de réparties par trop vulgaires. N’en déplaise à Monsieur VERCRUYSSEN on peut être comédien formidable et n’avoir aucun talent pour l’écriture ...
Il est vrai que ces Dieux sont à notre image, ils sont tour à tour truculents, violents, déprimés, ils s’ennuient dans leur Olympe éternelle une seule obsession les anime : LA GUERRE ... Si la leçon de ce soir est que nous sommes des dieux, alors, il nous reste à prier pour nous éloigner le plus possible de ce miroir.
Nous retiendrons surtout et enfin, l’enthousiasme des spectateurs qui saluent par une standing ovation et de longs applaudissements le talent indéniable de ces jeune comédiens promis pour la plupart d’entre eux à un grand avenir.
Distribution avec :
Claire-Aurore Bartolo
Mathéo Chalvignac
Margot Delabouglise
Matéo Droillard
Floriane Fontan
Margaux Genaix
Barthélémy Maymat-Pellicane
Balthazar Monge
Danaé Monnot
Cesare Moretti
Ariane Pelluet
Simon Royer
Léa Sarlet
Max Unbekandt
*EXODOS (sortie en grec)
Ecrit par Josette Discazeaux