Alors que nombreux sont ceux qui voient dans les frondeurs du PS l’expression vide et dépassée d’un socialisme aux abois, que le ministre Macron est, selon ces derniers, tout sauf « socialiste ». Les frontistes, malgré quelques aléas familiaux, confortent leur position de premier parti de France, hypothèse tout à fait inimaginable il n’y a pas si longtemps.
L’évitement des vraies réformes…
On ne peut que reconnaître que malgré toutes leurs déclarations présentes et passées, nos précédents Présidents de droite ne furent pas non plus d’immenses réformateurs, tant les français semblaient se contenter du statut quo et ne souhaitaient pas être dérangés par d’intempestives décisions. Durée du travail, ISF, réforme de l’éducation nationale, réforme des services publics, de l’assurance maladie, etc ….. autant de sujets évoqués, débattus, mais bien qu’ils s’en défendent, en grande partie éludés successivement par Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, histoire de préserver la paix sociale et de ménager l’opinion.
Du côté du pouvoir actuel, la cohabitation impossible entre frondeurs et « macronistes » et autres socio-libéraux, associée à l’incapacité de s’informer sur ce qui marche bien dans les autres pays , nous a conduit à une totale incohérence et à un immobilisme ponctué de quelques réformettes, grâce ou à cause d’un 49-3 vilipendé par nos « plus grands démocrates », lesquels oublient simplement de constater que le programme soutenu par les frondeurs n’est souhaité que par une toute petite minorité de français et que les quelques réformes mises en place par le ministre Macron, ne fonctionnent pas si mal.
L’embauche de fonctionnaires, l’augmentation des dépenses au mépris des dettes et des déficits sont très loin de convaincre les français peu friands de douces illusions et de slogans faciles. Français qui sont par ailleurs, plutôt inquiets, face à l’optimisme de notre Président dans l’inquiétante et prémonitoire crise grecque. Le passage assez rapide et significatif, au contact des responsabilités et de la réalité, d’Alexis Tsipras de l’extrême gauche vers le centre gauche a d’ailleurs laissé sans voix pas mal de ses plus fervents supporters.
Le rassemblement impossible
Alors qu’à l’approche des élections régionales, des tentatives au style quelque peu suranné proposent une consultation des électeurs pour rassembler la gauche face au péril frontiste, la ficelle mille fois utilisée, semble bien usée. Il n’est qu’à constater les réactions de la gauche de la gauche et des écologistes, par les voix de Jean-Luc Mélenchon et de Cécile Duflot pour avoir la confirmation qu’une telle alliance n’est plus au programme d’autant que tout le monde ne place pas les limites de la gauche au même endroit et que les ambitions présidentielles viennent, en cette période électorale, s’ajouter aux « incompatibilités idéologiques ».
Pas de quoi vraiment s’étonner qu’en présence d’une telle cacophonie le FN affermisse son positionnement. Les partis politiques ne se portent pas bien, et il reste à espérer que le prochain Président sera en mesure et en capacité de rassembler les français au-delà des préférences partisanes. L’inévitable et hypertrophié « marketing politique » détourne chaque jour un peu plus les citoyens que nous sommes de la démocratie.
Ne dépassons pas les limites !….
Photo Une Emmanuel Macron © OECD/ Julien Daniel

Ecrit par Dominique Mirassou
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