Tous les sondages internationaux confirment que les Français sont les champions incontestés du pessimisme, 42% de Français pessimistes contre environ 20% dans l’ensemble des pays développés pensent que 2016 sera pire que 2015, l’inquiétude dans notre pays semble plus que jamais à son paroxysme.
Inquiétude et méfiance à tous égards
Qu’elle concerne les hommes politiques, la situation de l’emploi, le terrorisme, l’immigration, l’Union Européenne, la méfiance et l’inquiétude des Français se portent malheureusement très bien tant les raisons poussant à l’optimisme se font extrêmement rares.
Outre les dégâts de tous ordres provoqués par un chômage important et incompressible, une Union Européenne beaucoup moins rassurante qu’annoncée, des hommes politiques discrédités, la vague de terrorisme et l’entretien de la menace impulsés par Daesh, la confusion et la guerre en Syrie et en Irak, le flot non maîtrisé de réfugiés, viennent compléter un tableau qui ne peut que favoriser la croissance du populisme, du racisme et de la xénophobie dans notre pays, mais aussi dans toute l’Europe.
Le sentiment d’insécurité
Alors que pratiquement chaque famille française est touchée par le chômage, le sentiment d’insécurité est croissant dans notre pays où paradoxalement les atteintes aux personnes sont en forte régression depuis plus de cinquante ans. De quoi penser qu’indépendamment d’une inquiétude liée au terrorisme et aux incivilités, parfaitement illustrée et entretenue par les événements, l’inquiétude liée à la très mauvaise situation de l’emploi, au risque de déclassement, à l’omniprésente crainte de la précarité, en un mot, l’inquiétude sociale, est devenue une immense source d’insécurité et de démoralisation du pays.
- Manuel Valls
- Photo : Philippe Grangeaud/Solfe Communications
L’insécurité sociale
Dans un contexte de concurrence internationale qui exige une gestion souple et individualisée des emplois, les moyens de défense des salariés semblent selon leur ressenti, se désagréger, et dans de nombreux espaces de concentration de la misère, les peurs de la société cristallisent. Une affectation hasardeuse des aides, une fragilisation de la protection sociale qui ne répond plus à la demande de sécurité, le sentiment d’avoir à affronter des menaces non maîtrisables alimentent l’inquiétude de très nombreux Français qui se sentent de moins en moins à l’abri de la déchéance sociale.
L’amateurisme !
S’il est évident que des réformes s’imposent au sein du monde du travail, tant pour favoriser les embauches, la formation ou encore la sécurisation des parcours professionnels, les réticences et oppositions de nombreux salariés notamment en matière de Code du travail s’expriment spontanément et avec d’autant plus de force que l’insécurité sociale se développe.
Certes, notre pays a des atouts et ce n’est pas en gémissant qu’il va se redresser, sauf qu’il serait peut-être temps de prendre conscience de l’importance de la régression sociale qui nous guette en cas d’échec. La France est-elle capable de se réformer, de faire face aux enjeux de la mondialisation, certainement pas dans l’impréparation, l’absence de pédagogie et le désordre de courants socialistes inconciliables pour ne pas dire irréconciliables.
Entre un Premier ministre pressé et vindicatif, un ministre de l’Economie, "rival" apparemment condamné au silence, une ministre assumant un projet qu’elle n’a pas écrit et un Président grand voyageur en campagne électorale anticipée, l’incohérence n’est pas loin d’atteindre son paroxysme et l’unité nationale de se désagréger.
Notre pays a un urgent besoin d’être « dirigé », démocratiquement certes, mais surtout d’une main ferme …

Ecrit par Dominique Mirassou
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