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Ainsi dans la fiche de poste de Monsieur Laurent Blanc, sélectionneur national de l’équipe de France de football, figure également la capacité d’absoudre unilatéralement les fautes majeures des joueurs de l’équipe de France.
Messieurs Ribéry et Evra, connus pour faire partie des fameux mutins du Mondial de Foot-Ball en Afrique du Sud, s’étant illustrés en déshonorant le maillot national qu’ils portaient et n’ayant acquis pour toute gloire lors de cette compétition que celle de s’être ridiculisés devant le monde entier, viennent d’être réintégrés dans la sélection nationale.
Monsieur Laurent Blanc, sans préjuger de ses qualités de direction d’une équipe nationale de foot-ball, vient de faire preuve du mépris le plus absolu vis-à-vis de ses concitoyens, c’est-à-dire nous tous, en envoyant un message hautain d’amnésie et s’auto-proclamant détenteur du pouvoir absolu d’absolution.
Chacun, à un moment de sa vie, dans une circonstance particulière, sous l’effet d’une pression ressentie comme insupportable où devant un défi considéré comme hors d’atteinte peut prendre une mauvaise décision.
Un groupe peut, sous la menée d’un leader occasionnel, perdre la notion du sens commun, d’autant qu’il rassemble des esprits faibles ou immatures n’ayant pas été suffisamment préparés à affronter tous les aspects de leur engagement. Il est visiblement trop difficile pour un joueur de foot-ball enfermé dans sa bulle de s’imaginer l’image et les espoirs qu’il véhicule. Isolé sous le casque de son baladeur numérique dernier cri, il ne voit même pas l’enfant aux yeux écarquillés qui lui demande un autographe.
Certes, on peut plaider la déconnexion du monde réel, on peut constater l’immaturité criante de certains, la démission de l’encadrement qui se focalise sur l’aspect purement technique oubliant le rôle d’ambassadeurs de ces joueurs, il ne faut tout de même pas oublier que les revenus, eux aussi déconnectés de la réalité, de ces joueurs, ne sont possibles, en bout de chaîne, que parce qu’il y a des spectateurs dans les stades et des supporters rivés à leur poste de télévision. Parmi les plus fidèles supporters se trouvent des enfants, des adolescents qui rêvent, devant leurs "idoles", d’atteindre, un jour, le même statut. Ces mêmes jeunes supporters, désemparés devant le sinistre spectacle offert à Knysna, pensent aujourd’hui que ce n’était pas si grave puisqu’ils sont réintégrés et que les notions de respect du maillot national, du drapeau, de l’hymne national ne sont finalement pas si importantes puisqu’on ne risque pas de sanction.
Chacun, après avoir failli, a droit au pardon, mais pour cela il est légitime d’attendre une attitude digne, humble et consciente et non pas d’arrogance déplacée ou de course à la prime indécente.
Un des joueurs réintégrés s’est payé même le luxe de parler allemand lors des interviews. Il était logique de renoncer définitivement au maillot bleu. Cela aurait été une attitude d’homme, d’homme responsable.

Ecrit par Alain Bordeloup
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