Bordeaux

Bordeaux : Les assises du produire en France

Le constat est cruel et il est partagé par tous, on ne produit plus grand chose sur le plan industriel en France, France qui a voulu se positionner en pays producteur de services mais entre crise de la Covid et guerre en Ukraine qui fournissait l’acier, la réalité nous rattrape et impose une révision compliquée et difficile.



Pour faire le point sur ce sujet dans le cadre du Salon Fabriqué en France qui a suscité pas mal d’engouement était organisé le vendredi 11 mars le Grand Oral de l’Elysée où Natacha Polony et Anthony Vitorino recevaient les candidats à la présidence de la République ou leur représentant pour détailler la position de chacun sur le brulant sujet de la réindustrialisation de la France. Sur le constat tout le monde est d’accord sur la nécessité de réindustrialiser mais c’est sur le chemin emprunté que les avis divergent en fonction du fond politique qui anime chaque candidat même si les mots impôts de production, commande publique, formation, enseignement, travail, relocalisation reviennent souvent voire très souvent mais malheureusement assez peu territoire et aménagement. Les certifications de ce label "Fabriqué en France" est assez exigeant dans ses critères qui précisent que pour avoir droit à Garantie Origine France aussi bien dans la fabrication que dans la distribution, 90% de la main d’oeuvre en nombre doit être soumis à un contrat de travail français, ceci éliminant un nombre faramineux de ce que l’on trouve sur les étagères des commerces petits ou grands voire très grands. Ce label est récent car il a vu le jour en 2020 en guise d’accompagnement à cette nécessité qui s’est faite jour de reprendre en main notre autonomie industrielle mise à mal par plus de vingt d’abandon du volet productif de la France avec l’abandon de savoir-faire fondamentaux qu’il va falloir reconquérir mettant un coup d’arret à l’utopie de la mondialisation.

1083 est la distance qui sépare les deux communes les plus éloignées sur le territoire français

Pour ce Grand Oral de l’Elysée c’est Hervé Morin représentant de Valérie Pécresse qui a ouvert la présentation de ces propositions pour une réindustrialisation de la France qui est venu parler de sa région normande qui reste une des plus industrialisée de France et avancer les arguments de Valérie Pécresse dont la commande publique devrait tenir un rôle important comme les impôts de production. Pour Benjamin Cauchy l’ex gilet jaune qui représentait Eric Zemour est intervenu dans la même veine, préférence de la commande publique , baisse des impôts de production et recherche de l’autonomie numérique. Pour Natacha Polony esquissant une rapide synthèse précise que produire en France ne peut être que le produit d’une vraie volonté. Pour le local de l’étape Jean Lassalle, on ne s’est jamais remis des délocalisations et pour lui la France c’est une histoire d’amour entre la terre et les hommes et il faut lutter contre la concurrence déloyale. C’est le brillant Adrien Quatennens qui est venu exposer et défendre les thèses de Jean-Luc Mélenchon dans les quelles l’éducation et la formation tiennent une par importante, ce qui est assez logique pour un ancien ministre délégué à l’enseignement professionnel. La relocalisation est un impératif social et écologique pour les années qui viennent. Pour clore cette matinée Natacha Polony est intervenue sur le rôle du journaliste dont l’activité devrait constituer à faire connaitre son territoire dans sa réalité et ses possibilités de développement.

2Milesix, vêtements fait pour les femmes actives qui choisissent d’allier style et protection

Pour entamer l’après-midi c’est Yannick Jadot qui a ouvert la suite de la présentation des propositions pour développer le fabriqué français en regrettant l’absence de politique industrielle en France. La fragilité économique entraine la fragilité politique et le développement des energies nouvelles peut permettre un nouvel élan économique sur l’ensemble du territoire. Pour lui il faudrait créer des fonds stratégiques pour les régions et il ajoute que la situation en Ukraine est un signal d’alarme. Pour Alain Rousset qui représentait Anne Hidalgo il lui a été plus simple de parler de ces problèmes dans la mesure ou son action se concentre sur la mise en place d’un tissu industriel performant sur l’Aquitaine en consolidant ce qui existe, en créant des filières nouvelles et en tentant de sauver ce qui est en difficulté. Ensuite Sébastien Laborde a pris la parole pour Fabien Roussel qui a regretté que quatre vingt pour cent des implantations industrielles se fassent dans les métropoles qu’en fait il n’y a pas de prise en compte de l’amélioration des territoires avec le coup de griffe habituel sur la TVA, impôt injuste. Agnes Pannier-Runacher a pris la parole pour Emmanuel Macron et sans doute agacée par l’orateur l’ayant précédé elle a été d’une agressivité qui disconvenait à ce genre de présentation ayant l’air de s’en prendre à tous les orateurs autres en insistant sur les un million d’emplois industriels perdus entre 2000 et 2016. Elle a affirmé le gouvernement y travaille, ce que l’on veut bien croire mais dont on ne voit pas les effets. Pour Nicolas Dupont-Aignan qui lui a succédé, il faut se méfier des faux-semblants et regarder en face les déficits commerciaux de 2021 et il faut tenir un langage civique pour aborder cette question. C’est à Edwige Diaz représentante de Marine Le Pen qu’est revenue la charge de clore cette présentation dans un discours structuré reprenant fidèlement les arguments de la candidate et si on y regarde de près, tous les candidats sont d’accord sur la nécessité re-réindustrialiser pour éviter les pièges de la dépendance comme cela s’est vu de façon criante durant la pandémie, mais on peut rester inquiet sur les comportements du candidat Macron qui a déjà liquidé nombre d’entreprises de Belfort à Decazeville

Ecrit par Bernard Lamarque

Co-fondateur de Bordeaux Gazette


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