Frédérique Eynaud, maître de conférence à l’université de Bordeaux et spécialisée dans la géoscience et l’océanographie a orchestré, mercredi 26 février, une discussion sur les océans à l’IAE de Bordeaux. Les étudiants en management ont pu découvrir à quel point nos mers sont touchées par tous les changements climatiques.
Bambou est une association étudiante qui axe ses actions sur le développement durable. Lancée en 2017 à l’IAE de Bordeaux, école universitaire de management, elle propose des événements tout au long de l’année, comme des conférences sur le monde qui nous entoure. L’eau, le climat, la biodiversité, la planète sont en train de se modifier considérablement. D’après les scientifiques, nous vivons actuellement une anthropocène. Ce mot désigne le moment où l’Homme a eu un impact trop important sur la planète. C’est donc la fin d’une époque et le début d’une autre. Ainsi, depuis 1950, on vit une nouvelle époque. Pour dire qu’une anthropocène a lieu, il faut que ce soit le monde entier qui soit impacté. Aujourd’hui, c’est le cas. Pour se rendre compte du changement, il a fallut analyser des données. C’est ce que Paul Josef Crutzen, météorologue et chimiste, a décidé de faire. Ainsi, il s’est aperçu qu’entre 1890 et 1990, la population mondiale a été multipliée par quatre, quand la population urbaine a, elle, été multipliée par treize. À cause de ces augmentations, d’autres phénomènes se sont accélérés. C’est le cas de la mondialisation qui s’est multipliée par quatorze et les rejets industriels qui, eux, ont été multipliés par quarante. Plus récemment, la population mondiale a doublé depuis la seconde Guerre Mondiale. Autre scientifique, le climatologue William Ruddiman pense, lui, que l’anthropocène que nous vivons actuellement a débuté il y a 5 000 an. Selon les résultats de ses observations, un changement radical a eu lieu dès l’arrivée de la mise en pâture et de la culture. L’agriculture serait responsable de l’augmentation du gaz à effet de serre. Il prouve également que les fortes épidémies ont impacté le CO2 et ont causé la chute de températures. Ruddiman montre à l’aide de graphiques, accessibles sur Internet, qu’à chaque fois qu’il y a une épidémie, cela affecte notre environnement.
- La carte montre où l’agriculture est la plus forte dans le monde
Plus récemment, en 2019, des scientifiques se sont aperçus que nous étions à l’aube de la sixième extinction de masse. On ignore encore comment, mais elle touchera même les humains. L’extinction est inévitable : même si l’on cesse nos actions dès aujourd’hui, on ne pourra pas l’arrêter. La biodiversité et nous autres humains, ne sommes pas les seuls à en pâtir. Les océans sont plus que jamais en danger. À partir de 2050, les océanographes prévoient une augmentation d’un centimètre par an du niveau de la mer. Cela ne s’est jamais vu. Bien-sûr, la submersion prendra des années fort heureusement, mais les premiers pays touchés seraient l’Italie et notamment Venise dans un siècle. Amsterdam, Los Angeles et San Francisco devraient être sous les eaux d’ici 200 ans. Dans 1 000 ans, se sera au tour de New York et Londres. Vous pouvez certainement penser qu’on a le temps avant que ça n’arrive. Sauf que la hausse du niveau de la mer est déjà bien visible sur la côte Aquitaine. La plage disparaît petit à petit et des immeubles entiers ont dû être évacués avant qu’ils ne soient engloutis. Il est donc temps de trouver des solutions. L’île de Ré est une des premières à essayer de faire reculer le mouvement. Ainsi, après Noël, les habitants de l’île sont invités à former des remparts avec leur sapin. Depuis cinq ans, les arbres permettent d’empêcher l’érosion du sable et donc de conserver les plages. À l’image de l’île de Ré, les villes côtières devront redoubler d’idées pour empêcher que nos belles plages ne disparaissent.
Ecrit par Margau Gonzalez