Hôtel et Musée Gadagne

De puissants banquiers florentins, les Guadagni occupèrent, de 1535 à 1581 les bâtiments formant aujourd’hui le plus vaste ensemble Renaissance du Vieux-Lyon. Après plus de dix ans de travaux, le musée inauguré en 2009 a permis tout d’abord de découvrir de l’intérieur, toutes les splendeurs de ce joyau architectural. De la Grande Cour majestueuse aux très inattendus jardins suspendus sur la colline, le visiteur parcourt l’architecture des 16ème et 17ème siècles. Fidèlement restaurées, les salles nous donnent à voir les enduits à la chaux et le surlignage des ouvertures à l’ocre et à la terre de Sienne, ainsi qu’un ingénieux système de chauffage par le sol (hypocauste romain) élaboré à la fin du 2ème siècle.

Le Musée des Marionnettes du monde

Une collection exceptionnelle de marionnettes (à tringle, fils, tige et théâtre d’ombres), provenant de France, Hollande, Belgique, Russie, Italie, Turquie, Angleterre mais encore, Extrême-Orient nous fait prendre conscience de l’extrême richesse de cet art. La visite ouverte par Guignol et les truculents personnages créés par Laurent Mourguet, permet au fil de 9 salles de découvrir les différents types de théâtre, les multiples techniques utilisées ou encore les liens entre la marionnette et les autres arts. Constituée autour du fameux Guignol, la collection compte aujourd’hui un fonds de plus de 2000 pièces. Un audioguide et de nombreuses vidéos évoquant aussi bien les Guignols de l’info que le théâtre traditionnel japonais, transportent le visiteur dans le monde magique, merveilleux et mystérieux de la marionnette. Le musée tisse également des liens forts avec les marionnettistes contemporains.
<sjcycle4813|center>

Magie, Mystère et Poésie

S’adressant tout autant à notre âme d’enfant qu’à notre inconscient, les spectacles se déclinent aussi aujourd’hui et avec succès sur le mode adulte. Théâtre où le mouvement imprimé par le marionnettiste, rejoindrait selon certains psychiatres, nos fantasmes anciens de toute puissance. Théâtre où tout est possible, où l’absence d’incarnation fait que rien n’est choquant et où chacun prête aux personnages ce qu’il veut bien y voir. La distanciation y est à son comble, la conscience que rien n’est vrai n’enlevant rien à la jubilation du spectateur, tout n’est que plaisir. Le spectateur à l’image de la marionnette évolue alors aux frontières du réel, de l’imaginaire et du symbolique et pénètre avec enchantement dans un monde qui stimule son esprit inventif et sa capacité d’émerveillement.

Force est de constater que quelques morceaux de chiffon, des bouts de fil de fer, du carton et un peu de ficelle artistiquement assemblés et manipulés, transportent petits et grands dans des mondes enchanteurs, le spectacle se transporte alors dans la salle. A la fois concentré, rêveur et silencieux, mais aussi hyper-réactif si nécessaire, le public reflète on ne peut mieux par son comportement, la magie du spectacle, de quoi se demander au bout du compte où sont les manipulateurs et les manipulés ? Certainement, par une sorte d’accord magique et secret, des deux côtés, pour l’émerveillement de tous.

Alors que j’écris ces quelques lignes, la marionnette de Guignol présente dans mon bureau arbore d’ailleurs un sourire narquois !!!