Le Crime de la Pizzéria

Le Crime de la Pizzéria : Chapitre VII

Tino que personne n’appréciait beaucoup a été retrouvé assassiné le nez dans sa pizza quatre fromages.
CHAPITRE 7 La piste des lépidoptéristes.

Le frère jumeau de l’ex-présidente de l’association généalogique ne fut pas difficile à retrouver et c’est Léo qui se chargea d’aller lui poser des questions. 35 ans, svelte, apparemment le frère possédait la même caractéristique que sa sœur : il était très beau. Les traits réguliers, des yeux clairs et brillants, de taille supérieure à la moyenne, enfin, une belle voix douce et enveloppante.

- Bonjour, Monsieur, je vous remercie de me recevoir. Je viens à propos de votre sœur. J’aurai besoin de renseignements c’est pour une enquête.

Après un temps de réflexion, il s’exclama :

- Enfin, on me prend au sérieux ! cela fait un mois que je demande à ce que l’on cherche encore, je suis sûr que Barbara a été poussée de cette maudite falaise !

Léo, abasourdi, eut un moment d’hésitation devant le regard désespéré qui se posait sur lui.

- Une falaise ?

- Elle aurait sauté de la falaise à Etretat ! Vous n’êtes pas au courant ?

- En fait, non, enfin si, mentit-il, mais je ne savais pas qu’il y avait des soupçons de ... malveillance... au sujet du décès de votre sœur.

- En fait, et c’est ça le problème, il n’y a que moi qui ai des doutes, Barbara ne s’est pas suicidée et ça ne peut pas être un accident. Elle ne se serait jamais approchée si près du bord, ma sœur avait le vertige ! Si ce n’est pas pour cela, pourquoi êtes-vous là alors ?

Léo eut une illumination.

- Je fais des recherches sur l’assassinat d’un dénommé Tino et un lien avec son club de papillons m’a mené jusqu’à vous. N’aurait-elle pas reçu un colis peu de temps avant sa mort ?

- Pardon ? Quel colis ?

- Vous viviez ensemble, je crois ? Et vous vous disiez tout, je me trompe ?

- Oui c’est vrai, sa maison avait été inondée et elle vivait ici en attendant la fin des travaux, il réfléchit cherchant dans sa mémoire et enfin,

- Attendez, oui peut-être un drôle de truc une boite avec un papillon. En effet, elle faisait partie d’une association de lépidoptéristes. C’était il y a longtemps, quand elle l’a reçu, elle a pensé que c’était un de ses anciens copains qui le lui avait envoyé. Cela l’avait intrigué, il n’y avait pas de signature, et puis, je crois qu’ensuite elle n’a pas cherché à savoir de qui cela venait. Elle avait d’autres chats à fouetter avec son logement en ruine.

Léo jubilait, le lien entre les deux morts c’était bien l’association et probablement un de ses adhérents. Cette fois, le meurtre avait été plus furtif, avec Tino, l’assassin n’avait pas finassé, un coup de couteau et hop ! Pour Barbara, on l’avait probablement poussé dans le vide ! Il frissonna. Revenant à la boite étrange :

- Vous l’avez gardé, je peux la voir ?

- Vous vous fichez de moi, je ne sais pas du tout ce qu’elle ...

Léo lui coupa la parole.

- Je crois que vous avez raison, votre sœur n’a pas été victime d’un accident. C’est certainement un meurtre, mais il va falloir le prouver et retrouver son assassin. Un de ses anciens amis a été tué d’un coup de couteau le mois dernier, le Tino dont je vous ai parlé. Lui aussi avait reçu une boite avec un papillon.

- OK, il y a peut-être des empreintes dessus ! je la cherche et je vous l’apporte !
Il sortit et revint au bout d’un long moment, la boite délicatement déposée dans ses mains elles-mêmes recouvertes de gants de cuisine. Avec mille précautions, Léo récupéra la boite dans son sac à dos.

- Merci

- Vous me tiendrez au courant et si vous avez besoin de quelque chose ou d’aide, je suis en vacances j’ai le temps...

- Oui merci j’y penserais.

Léo regagna la maison.
...

Notre petit laboratoire ne manque de rien. Il est situé dans un lieu où on ne l’attend pas, une maison de retraite. C’est l’Oncle de Léo qui la tenait avant qu’il ne parte pour un monde meilleur, je veux dire un mas en Guadeloupe ! Léo a pris la suite et depuis nos retrouvailles je vis dans le bâtiment. Il s’occupe des petits vieux qui l’adorent et moi je les aime bien aussi. Mes moyens financiers aident à ce qu’une flopée d’employés et d’infirmiers s’occupent bien d’eux et de nous ! Pour l’administratif il y a Léon, un employé zélé et adorable.

Il faut que je vous avoue, J’ai été adopté à ma naissance et ils m’ont élevé dans l’abondance. Et oui ! je suis issue d’une belle famille de richards, je ne parle pas du prénom, non, des friquets, des nantis quoi ! Mes mères adoptives m’ont causé bien du chagrin à leur mort, mais j’ai hérité d’une confortable fortune. Quant au reste de ma famille adoptive, comment ont-ils disparu ? Et bien c’est une drôle d’histoire. Disons qu’un cousin très mal intentionné avait une forte envie de recevoir, avant l’heure, son héritage. Il a éliminé de manière rapide, définitive et pas très maline puisqu’il s’est fait prendre, chaque membre de la famille, les uns après les autres pour recevoir un beau legs issu du travail acharné de ses ancêtres. Jusqu’avant d’arriver à moi bien sûr ! Et oui, il s’est fait prendre avant qu’il ne me serve un thé aromatisé au cyanure qu’il avait eu l’amabilité de m’offrir. La police ne se donnant pas la peine de sonner était venue le cueillir à la maison. Au niveau du timing, ma cousine n’avait pas eu la même chance que moi, elle avait dégusté bravement le breuvage qui était ignoble d’après ce qu’elle m’avait murmuré. Heureusement, elle avait aussi ajouté de surtout ne pas boire ce truc dégoutant avant qu’elle ne sombre dans le grand sommeil après plusieurs pénibles convulsions. La police l’avait aussitôt embarqué, je veux parler de mon cousin, mais ce grand idiot tenta alors de s’échapper. Il avait presque réussi quand en traversant l’avenue, il entra en collision avec un autobus très pressé d’arriver au terminus. Ce fut la fin définitive et également fatale de sa cavale, mais le début de ma richesse.

Donc, notre laboratoire ne manque de rien et Léo possède toute l’expertise pour s’en servir à bien. L’analyse sur la boite ne donna rien. Pas d’empreinte, pas même celle de Barbara !

Leo me demanda de faire des recherches sur Dylan. Et étrangement je ne trouvais rien, même pas de compte sur aucun réseau. J’appris juste qu’il travaillait comme chercheur dans un laboratoire pharmaceutique.

Ecrit par Marie-Laure Bousquet

Rédactrice à Bordeaux-Gazette, elle intervient le plus souvent dans les rubriques sur le théâtre. Elle alimente la rubrique « Et si je vous racontais » avec des nouvelles fantastiques ou d’anticipation. Elle est aussi l’auteure de plusieurs romans : Les beaux mensonges, La fiancée du premier étage, Madame Delannay est revenue, Le voyageur insomniaque, Enfin seul ou presque, Raid pelotes et nébuleuses. D’autres romans sont à venir. https://www.amazon.fr/Marie-Laure-BOUSQUET/e/B00HTNM6EY/ref=aufs_dp_fta_dsk


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