Quand il revint au bureau, Leo semblait préoccupé.

 Tu as pu lui parler. Qu’est-ce qu’elle t’a dit ?

Il me raconta toute l’histoire avec notamment le récit de ce guet-apens. Ce vilain complot qui était censé amuser le petit groupe et qui avait tourné au drame. Barbara choquée avait sombré et s’était suicidée.

 Dylan a menti quand il a dit que sa sœur était tombée d’une falaise et surtout que cela s’était passé récemment. Il a parié sur le fait que nous ne chercherions pas des détails sur la mort de Barbara, le décès de Tino a pris le pas sur notre enquête. Maintenant que j’y pense, je n’ai pas demandé à Corinne si Dylan faisait partie du club, car à priori ce serait possible. J’ai son numéro, je l’appelle.

 Corinne ? Je suis Leo, c’est moi qui suis passé ce matin. Pas de problèmes depuis ? ... Bon, très bien, restez tranquille chez vous, je pense que cette histoire ne va pas tarder à trouver une issue. J’ai une question, dites-moi, le frère jumeau de Barbara faisait-il partie du club ?... Non, mais il venait souvent accompagner sa sœur, OK ! et tant que j’y suis, la photo que je vous ai montrée, ce ne serait pas lui qui l’aurait prise ? Si ! Bien ! Comment était-il ce garçon autrefois surtout vis-à-vis de sa sœur ? Très protecteur, adorable et très... Je sais, je l’ai vu. Et quand sa sœur est décédée, comment cela s’est-il passé ? Ah, il était en déplacement et il est revenu pour l’enterrement, Hum hum, hum hum. Je vois...hum hum ...Bien je vous remercie, s’il prenait contact avec vous, surtout ne lui dites pas où vous êtes, et prévenez-moi, ou bien, appelez la police, mais moi en premier... si possible... Très bientôt, je vous donne des nouvelles. Merci bonne journée.

Il raccrocha tout pensif. J’avais tout entendu et évidemment, il me manquait un sacré morceau de la conversation.

 C’est quoi ces hum hum ?

 Et bien quand sa sœur est morte, il était terriblement triste, il aurait pleuré tout le long de la cérémonie. Il aurait clamé qu’il se sentait coupable de ne pas avoir été là quand elle en avait besoin. C’était horrible. Personne ne lui a parlé de leur horrible blague.

 La pauvre, quelle bande d’abrutis ! Qu’allons-nous faire ?

 Retrouver Dylan, car j’ai essayé de le joindre, il ne répond pas sur son portable.

 Je viens avec toi.

 Non, ce pourrait être dangereux !

 Tu rigoles, je suis plus costaude que toi et je suis championne en art martial et en tir à la carabine.

 D’accord, mais pour le tir, on ne va pas à la fête foraine là, n’oublie pas que ce type est capable de tout. En revenant de ma visite de chez Corinne, j’ai fait des recherches. Grâce à son nom, j’ai pu avoir au téléphone un oncle de Dylan. Les deux enfants se sont retrouvés très tôt orphelins et traumatisés par la disparition des parents dans un accident. Ils étaient à l’arrière de la voiture ! Ils se sont repliés sur eux-mêmes et tous les deux ont refusé de parler pendant huit mois. Les deux enfants souffraient de troubles du comportement. Ils faisaient des séjours en hôpital psychiatrique régulièrement, tous les deux !

 Bon ça va ! Allez, on y va ! n’ait pas peur, je serai ton garde du corps.

J’ai pris mon frère par le bras et je ne lui ai rien dit, mais dans ma poche j’avais de quoi faire taire n’importe qui définitivement.
En principe, Dylan ne devait se douter de rien. Nous avions besoin de preuves pour le remettre à la police et les aveux pour ça, c’est super ! Mais comment s’y prendre ?

Dès que nous sommes arrivés devant sa porte, on a vu bouger les rideaux, il était donc à l’intérieur ! On a sonné et c’est un Dylan amaigri et mal rasé qui nous a ouvert la porte. Quand il me vit, il ne sembla pas contrarié. Effectivement, malgré son allure quelque peu négligée, c’était vraiment un beau mec, moi je le voyais pour la première fois et je dois dire que je fus impressionnée.

 Bonjour, je vous présente Sissi qui enquête avec moi.
J’étais flattée qu’il me présente comme son assistante et non comme sa petite sœur.

 Enchantée ! veuillez entrer et pardonner ma tenue, je suis arrivé cette nuit du Danemark et je n’ai pas très bien dormi.

 Nous sommes au courant !
J’ai dit ça comme ça, Léo s’est retourné vers moi avec des yeux méchants. Dylan nous a regardés, s’est retourné pour se laisser tomber sur son canapé. Il a semblé réfléchir et il s’est relevé.

 Venez, j’ai quelque chose à vous donner.

Nous l’avons suivi, Léo me faisait de grands gestes.

Je n’ai pas bien compris, plus tard il me précisa que lorsqu’il me disait que le suspect était capable de tout, cela sous-entendait que je devais rester sur mes gardes et surtout la boucler !

Mais moi, j’ai haussé les épaules, il fallait bien dégoupiller la grenade !
On est arrivé au troisième étage de son immense villa, il a ouvert la fenêtre et respiré un bon coup. Il s’est retourné vers nous.

 De toute façon, je n’en peux plus, j’avais presque terminé, tant pis pour cette idiote de Kitty, le timing était serré, mais bon, elle devra survivre avec j’espère des remords ! en fait, je voulais que cela se termine ainsi, je n’aime pas la vie que je mène et je suis seul depuis trop longtemps. Vous avez compris un poil trop tôt, mais c’est bien moi qui ai tout fait.