Le pari du premier voyage
Depuis cinq ans Gérard Lajournade toujours à peu près à la même époque part en direction de la Méditerranée à bord de son frêle esquif en mode petite vitesse et camping itinérant car tout est à bord du kayak, soigneusement rangé pour un périple de trois semaines voire plus. Lors de son premier voyage, il s’était lancé le défi de faire Bordeaux Sète en kayak en 11 jours, et en 11 jours il a réussi à joindre la Tamarisière (commune d’Agde) à l’embouchure de l’Hérault. Il n’était donc pas tout à fait arrivé mais cela relevait d’un choix personnel car il voulait arriver à Sète par la Méditerranée. Après avoir franchi l’écluse ronde d’Agde en tout début d’après midi ce 21 juillet 2009 s’il avait choisi de poursuivre par l’étang de Thau il aurait été dans la soirée à Sète et le pari aurait été tenu mais le projet d’entrer à Sète par la Méditerranée lui tenait trop à cœur et foin du pari des 11 jours mais un douzième avec arrivée dans le port de Sète par la Méditerranée a eu sa préférence. Dame nature au matin de ce douzième jour du 22 juillet 2009 était très peu clémente et quand il est monté dans son kayak à la Tamarisière, la Méditerranée présentait des creux de trois mètres, mais n’écoutant que son désir il a embarqué malgré les conditions difficiles. Malheureusement arrivé à la hauteur de Port Ambonne une vague plus grosse que les autres a eu raison de son entêtement et son périple s’est arrêté là après avoir récupéré son kayak et son matériel tout en se jurant de remettre ça mais peut être pas de la même manière.

Une série de voyages plus tranquilles
La seconde année (en 2010) il ne s’est donné aucun quota de temps et il s’est agi pour lui, de faire un peu de tourisme sur ce parcours qu’il affectionne particulièrement surtout la partie Canal du Midi avec Castelnaudary, Carcassonne et sa cité, Homps, Ventenac, Trèbes, le souterrain de Malpas, Béziers avec en particulier les Ecluses de Fonserannes. Lors du voyage suivant en 2011, il a pu constater l’étendu des dégâts que le chancre coloré infligeait aux platanes des rives du canal et la progression rapide de la maladie qui était en train de défigurer des sites superbes comme à Trèbes et c’est la mort dans l’âme que les autorités procèdent à l’abattage par tranche des 42.000 platanes qui bordent le canal du Midi classé au patrimoine mondial de l’humanité. Ils seront remplacés par des Platanor variété résistante et des tilleuls mais il faudra attendre de très nombreuses années avant de retrouver les frondaisons épaisses qui faisaient le charme incomparable du canal. Bien sûr depuis son premier périple il sacrifie au rituel du cassoulet au Relais de Riquet à Le Segala sur le bief de partage du canal du Midi. Les deux fois pour terminer son périple écologico-touristique il a sagement rejoint la Méditerranée en passant par les Onglous et le canal de Marseillan-Plage tout en saluant son ami le Commandant Marius qui fait passer les permis bateaux. Ensuite il a pris la mer pour rejoindre Sète et entrer dans le port de commerce comme avec un bateau de plaisance voire un grand navire.

Fin du périple en PACA
L’an passé Gérard Lajournade a voulu aller un peu plus loin pour satisfaire une envie de descendre un bout de Rhône et c’est pour cela qu’il a emprunté après encore un petit crochet en Méditerranée le canal du Rhône à Sète pour pousser jusqu’à Beaucaire. Aujourd’hui les aménagements du Rhône font que ce canal se termine à Beaucaire et ceux qui veulent aller sur le Rhône avec des embarcations puissantes doivent revenir sur Saint-Gilles pour emprunter le petit Rhône qu’ils doivent remonter ensuite pour re-sortir au dessus d’Arles. Donc l’an passé il est allé jusqu’à Beaucaire et il a traversé à pied jusqu’à Tarascon où il a mis à l’eau pour rejoindre Arles ce qui s’est réalisé en peu de temps avec l’aide du courant du Rhône. Cette année, il a prévu de prendre la bifurcation de Saint-Gilles pour rejoindre le petit Rhône ce qui va lui permettre de rejoindre la Méditerranée en traversant une partie de la Camargue et arriver aux Saintes Maries de la Mer où il compte terminer son périple, en empruntant encore un petit bout de Méditerranée. Il table sur un périple de plus de 3 semaines avec départ le 27 juin à 7 heures du matin pour profiter de la marée pour rejoindre Castets en Dorthe car la première étape est toujours la même les 74 kilomètres qui séparent Bordeaux de Meilhan par la voie d’eau, car il plante sa tente au camping pour sa première nuit de périple.
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Quelques photos du premier voyage de Gérard Lajournade

Article de Sud-Ouest sur Gérard Lajournade