Canoë-kayak
C’est surement le plus long périple en kayak que Gérard Lajournade a réussi avec plus de 680 kilomètres à la force des bras. L’an passé il était sorti à la hauteur de l’écluse Saint-Gilles pour prendre le Petit Rhône afin de se rendre aux Saintes Maries de la Mer. Cette année il a rajouté près d’une soixantaine de kilomètres par rapport à l’an passé.
Une excellente moyenne
Avec près de 35 kilomètres de moyenne par jour, il a réussi un bon parcours avec en prime deux longues étapes dont une de 74 kilomètres à savoir toujours la même, celle du départ qui le conduit jusqu’au camping de Meilhan où il passe la première nuit de son périple. Cette étape est pour lui une obligation car il doit choisir son jour et son heure pour franchir la distance entre Bordeaux et l’écluse de descente en Garonne. Durant cette étape il se fait aider par une marée d’indice minimum 100 sans cela il lui faudrait 2 jours pour joindre Meilhan. La seconde longue étape de ce périple a été l’avant dernière qui l’a conduit de Tarascon à la hauteur du Bac du Sauvage représentant la distance de 64 kilomètres. Là il s’est fait aider du courant du Grand Rhône qui lui a permis de réaliser une moyenne de 11 km durant la première heure entre Tarascon et la prise du Petit Rhône.
- Repas sur le Petit Rhône
- photo Gérard Lajournade
Ensuite il a réalisé une moyenne de 8 km/h alors que sur le canal sa moyenne est de 6km/h. Sur le canal du Rhône à Sète il n’y a en fait pour lui qu’une seule écluse à franchir, celle de Nourrigier à 8 km du port de Beaucaire ce qui lui permet d’avoir une allure régulière sur les 100 kilomètres de Sète à Beaucaire ou il passe par le site remarquable d’Aigues Mortes.
Deux derniers jours bien remplis
Pour boucler son périple entre Tarascon et Les Saintes Maries de la Mer, il lui restait près de 80 kilomètres à franchir et il ne souhaitait pas arriver le soir au bout de sa "chevauchée".
- A gauche le Grand Rhône (Arles) et à droite le Petit Rhône (St Gilles)
- photo Gérard Lajournade
C’est un problème non négligeable pour lui, que de savoir gérer ses étapes en fonction des paramètres forme, conditions météo et distance théorique à parcourir. Ainsi sur le parcours Tarascon les Saintes Maries, il avait prévu au départ de s’arréter pour la nuit à Sylvéréal partageant la distance de manière plus équitable mais comme la forme était toujours présente et les conditions favorables arrivé à Sylvéréal, il a poussé jusqu’à la hauteur du bac du Sauvage. En fait en faisant ce détour où il s’oblige à remonter jusqu’à Beaucaire, il fait une boucle d’exactement 61 kilomètres supplémentaires car le Canal du Rhône à Sète est actuellement directement relié au petit Rhône via l’écluse Saint-Gilles.
- Sur le Petit Rhône PK 302,7
- photo Bernard Lamarque-Bordeaux Gazette
Seule la navigation de plaisance emprunte le tracé du Canal passant par Saint-Gilles et Bellegarde pour rejoindre Beaucaire car l’écluse de passage en Rhône est condamné depuis déjà longtemps et le bras du Rhône rive droite est obstrué par un barrage. Seul le Rhône côté Tarascon ou côté Bouches du Rhône est navigable, le côté Beaucaire ou côté Gard lui n’étant accessible qu’aux petites embarcations jusqu’au barrage qui ferme ce bras du Rhône.
L’arrivée aux Saintes Maries de la Mer
Pour la deuxième année consécutive Gérard Lajournade a bénéficié d’un temps splendide pour franchir les 9 kilomètres qui séparent le Bac du Sauvage de Port Gardian, le port des Saintes Maries de la Mer.
- Dominique Francingues et Gérard Lajournade
- photo Bernard Lamarque-Bordeaux Gazette
Après avoir parcouru les quelques kilomètres qui séparent le Sauvage à la Méditerranée, il a sagement longé la côte en suivant la ligne de bouées jaunes qui délimitent la zone interdite aux bateaux et qui conduisent au port. Il s’est présenté a l’entrèe du port à 10 h 55 ayant obtenu l’autorisation de venir débarquer à la cale de mise à l’eau de la part de Mme Dominique Francingues comme il l’avait obtenu de la part de José Ibanez l’an passé mais qui était de repos lors de l’arrivée de Gérard Lajournade l’an passé. Il faut ici souligner la gentillesse et le professionalisme de Dominique Francingues et de José Ibanez ce dernier partant à la retraite prochainement il est certain que les habitués du port vont regretter son activité débordante. Petite anecdote sous forme d’erreur d’aiguillage l’an passé, voulant accéder à cette cale de mise à l’eau, Gérard était ressorti du port croyant l’atteindre, pour en fait atterrir sur la plage ou le débarquement avait été un peu plus compliqué que cette année
- On embarque le matériel
- photo Bernard Lamarque-Bordeaux Gazette
Une fois arrivé au terme de cette longue randonnée en kayak, il faut alors soigneusement vider l’embarcation et tout embarquer dans la voiture qui va ramener notre kayakiste et son matériel à Bordeaux. La dernière opération consiste à arrimer le kayak sur le toit à l’aide de sangles afin de rentrer à Bordeaux et on avisera pour l’année prochaine. En attendant on va le revoir naviguer sur la Garonne ou ses fans le suivent du regard depuis les quais.
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette