Deux belles scènes, un lieu atypique et surprenant, une programmation qui rassemble les générations, les genres, et surtout du bon rock. Sur le sublime site de l’abbaye de Valence à Couhé, la soirée fut ouverte par le groupe « Quai des garces ». Prenez 4 femmes au tempérament électrique et explosif, donnez leur une guitare, une basse, une batterie, un clavier, un micro, et c’est parti pour 1h de folie. A base de reprises arrangées, et de composition, les greluches du rock comme elles se nomment elles-même, nous emmène dans un monde complètement déjanté, et se surprennent par moment comme lorsque la bassiste prend la bouteille d’eau pour arroser les membres du groupe. Si le public arrive au compte-goutte pour ce premier live, il est bien présent ensuite pour la première tête d’affiche « Les fatals Picards » .

Si le groupe qui a représenté la France à l’Eurovision 2007, n’a pas fait sensation avec une 22ème place sur 24 lors du concours il y a 11 ans, il est clairement sur le podium à Couhé pour le festival. Le groupe reggae/punk, en osmose avec son public, a complètement mis le feu sur la grande scène. Les grands classiques tels que « La ferme », « punk à chien », « c’est l’histoire d’une meuf », ou encore « Bernard Lavilliers » ont transporté un public devenu une marrée humaine. Un saut de fin de concert à une hauteur qui pourrait faire gagner les jeux olympiques au chanteur Paul Leger, met un terme à un concert de 1h15 qui aura été tel qu’on l’attendait : explosif.

Virage à 180° sur la petite scène ensuite, avec la jeune Hoshi (Mathilde Gerner de son vrai nom), tout juste 21 ans, mais déjà une grande carrière toute tracée. Celle qui aura eu le cran de s’opposer au choix imposé d’une chanson dans « The Voice » , et quittant l’émission, est venu présenter son premier album « Il suffit d’y croire » et son single à sensation « ta marinière ». Avec une voix groovy, un sourire communicatif, et l‘assurance des grands artistes, Hoshi a commencé hier à Couhé, sa tournée des festivals que l’on imagine très productive.

Le concert tant attendu de la soirée se voyait non pas sur les tee shirts, ou les tatouages, mais plutôt sur les fameuses casquettes d’Elmer Food beat. Le groupe qui fêtera ses 30 ans en 2019, était la grosse tête d’affiche de la soirée. Si le leader, Manou, voit passer le poids des années, son envie du show (chaud), sa souplesse lors des sauts, et son amour annoncé pour les femmes qu’il fait monter sur scène, ne changent pas. Pas moins de 16 femmes montées sur scène lui arrachent le tee shirt, essaye de lui abaisser le short, le couvre de baisers, mais rien ne perturbe le groupe qui jouera les tubes inconditionnels « Daniela », « la caissière de chez Leclerc », « le plastique c’est fantastique » .
Dans le public, ça fait des pogos, ca slam, et ca chante à tue-tête les 21 chansons de la set-list du groupe nantais.

La première soirée à Couhé s’est terminé avec le groupe très charismatique, « Krazolta ». Si il a fallu un peu de temps au public pour faire la transition vers ce dernier live du vendredi, Guillaume Sciota et ses musiciens ont finalement transporté la foule dans un univers très rock seventies.
Venu présenté son album « Link », sorti en 2016, et après des concerts originaux (à bord d’un bateau sur le bassin d’Arcachon, ou sur un bus dans les rues de Bordeaux) le groupe bordelais s’est accompagné de 2 cuivres (trompette et saxophone) en plus des 2 guitares, batterie, basse, et clavier pour un son qui fait énormément de bien aux oreilles.
Un 20/20 dans le thème du festival, qui éteindra les lumières après ce live transpirant, avant de rouvrir ses portes ce samedi 2 juin 2018 pour 6 nouveaux concertsavec au programme :
 Eklyps
 Les 3 fromages
 Dragon’s Daughters
 Marcel et son orchestre
 The Airplane
 Opium du peuple »