Padel
« Avant, dans les villages vacances, les hôtels, on mettait des terrains de tennis ou de squash. Aujourd’hui, on met des terrains de padel. » Phénomène culturel depuis quelques décennies, le padel s’installe durablement dans l’écosystème sportif bordelais.
Un boom attendu
Le padel fut inventé dans les années 70 au Mexique, par Enrique Corcuera. Un mélange entre squash et tennis qui va rapidement plaire et se développer en Amérique du Sud. Mais pas partout. En France, le sport apparaît il y a une trentaine d’années, mais ne prend pas. Il faudra attendre 2020 pour voir le padel enfin attirer des pratiquants en France. « La pratique a explosé depuis que la FFT (Fédération Française de Tennis) a repris le padel. Le confinement a beaucoup aidé aussi, car c’était un sport que l’on pouvait pratiquer en extérieur » constate Fabien Grignet, directeurs des centres Squashbad33, en région bordelaise.
Il renchérit : « Sur la métropole bordelaise, on est passé en 10 ans d’un cours praticable, à une quarantaine aujourd’hui. » Un essor qui s’explique par le soutien de la fédération française de tennis, qui a su apporter son savoir-faire et son expérience en matière de compétition et d’organisation pour appuyer le développement du padel. Pour 411 clubs multisports permettant la pratique du sport en France en 2021, 96 sont uniquement des clubs de padel. Une indépendance de plus en plus forte, pour un sport simple, facile d’accès et familial.
La force du nombre
Un succès qui s’explique aussi par sa communauté de joueurs. Sport d’équipe, le premier objectif de deux joueurs, et bien, c’est d’en trouver deux autres ! « Il y a une communauté importante de joueurs […] aujourd’hui, il y a des groupes Facebook, communautés WhatsApp qui sont mises en place et qui permettent de trouver facilement des partenaires », indique Fabien Grignet « On met des réseaux de recherche de partenaires en place. C’est la clé. » Une mise en relation des pratiquants qui facilite le rapprochement des joueurs et l’organisation de matchs. Les créneaux se remplissent pour le plus grand bonheur des exploitants et des joueurs.
Avec des terrains pleins matins, midis et soirs, on peut donc dire que le padel rencontre un franc succès dans la métropole bordelaise. De plus en plus de tournois sont organisés par semaine, et le sport se professionnalise davantage dans la région. « On organise 6 à 7 tournois par mois, allant de l’amateur avec les tournois loisirs, en format remontada, et les tournois pros, allant du P25 au P1500. Sur un mois normal, on est donc sur un tournoi loisir, un ou deux P25, deux ou trois P100 et P250, et un P500 chaque trimestre. La fédé nous permet aussi d’organiser un tournoi P1000 et P1500, qui sont parmi les plus gros rendez-vous de l’année. » déclare Johan Guy, référent padel au centre 4Padel Bordeaux.
- Guillaume Chautant et Jean-Rodolphe Garino, vainqueurs du tournoi organisé à Primrose
Le padel à maturité
Car si le padel est en vogue sur la région bordelaise et partout en France, son explosion arrive avec un lot d’inconvénients. Pour pouvoir faire jouer tout le monde, il faut de la place, et la place à Bordeaux, c’est cher. « Le défi majeur, c’est le prix de l’immobilier. […] Aujourd’hui, même se mettre en périphérie d’un centre-ville, ça commence à être cher. S’installer en périphérie bordelaise, c’est quasiment inaccessible. » analyse Fabien Grignet. Un frein au développement toujours plus fort au sport et son écosystème.
Mais avec plus 10000 licenciés auprès de la FFT, et plus de 1500 en Nouvelle-Aquitaine en 2021, les pratiquants ne manquent pas et sont chaque année plus nombreux. Toujours plus de tournois et les créations de diverses marques autour du sport donne une identité forte au padel, devenu une véritable alternative à d’autres sports comme le tennis ou le squash. La pratique est déjà bien en place et a dépassé le stade de la mode.
Ecrit par Ewen Yvergniaux