C’est un paradoxe : Jacques-Pierre Brissot, chef de la Gironde, n’était pas Girondins. Les girondins étaient même très minoritaires chez les Girondins qu’on appelait à l’époque les Brissotins et qui venaient de Marseille, de l’Oise, de Caen, de Bretagne ou de Chartres comme leur chef de file qui se faisait appeler M. de Warville. Brissot, qui aura son heure de gloire au château de Mongenan le dimanche 14 novembre à 17 h, est certainement le plus discuté et le plus discutable de tous les journalistes qui figurent dans la galerie de portraits que Florence Mothe accroche, dimanche après dimanche , à ses cimaises littéraires. D’abord, il n’avait pas une grande réputation d’honnêteté, l’employé du Duc d’Orléans. « Qui a "brissoté" ma tabatière ? » demandait Louis XVI à la recherche de sa tabatière égarée. Brissot était dans les mains d’un banquier véreux et légèrement illuminé, Clavières, avec lequel il partit aux Etats-Unis pour libérer les esclaves. Il était membre fondateur de la faune qui fréquentait le Palais-Royal et voulait porter le futur Philippe Egalité sur le trône, contre son gré. Bref, peu regardant sur les moyens, un culot à toute épreuve et pas grand-chose dans le crâne.
C’est certainement Brissot qui amena la Gironde à sa perte, car il était, en plus, polémiste avec son journal Le Patriote Français, et entêté comme un mulet. Il monta à l’échafaud avec désespoir, sans vraiment comprendre ce qui lui était arrivé. Brissot mérite cependant un portrait car il appartient à ces grands oubliés de l’Histoire dont l’importance a été déterminante dans les catastrophes que la France a connu et dont l’itinéraire est trop sinueux pour être expliqué dans les manuels scolaires.
Château de Mongenan, 33640 Portets,
renseignements : 05 56 67 18 11, visite de 14 h à 18 h,
conférence Brissot le 14 novembre à 17 h suivie de la dégustation gourmande des vins du domaine, entrée 10 €