Agnes Jaoui et Jean-Pierre Bacri sont venus à Bordeaux où leur film a été présenté en avant première à l’UGC. Le duo Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri ("Le goût des autres" ; "Comme une image") a toujours des choses à dire sur les apparences et les faux-semblants, l’image que l’on renvoie aux autres, les réflexes conditionnés et les préjugés. Ils en font part au public à travers ce film et à travers les relations amoureuses mises en scène dans ce film.
Le film
Synopsis
Il était une fois une jeune fille qui croyait au grand amour, aux signes, et au destin ; une femme qui rêvait d’être comédienne et désespérait d’y arriver un jour ; un jeune homme qui croyait en son talent de compositeur mais ne croyait pas beaucoup en lui. Il était une fois une petite fille qui croyait en Dieu. Il était une fois un homme qui ne croyait en rien jusqu’au jour où une voyante lui donna la date de sa mort et que, à son corps défendant, il se mit à y croire.
Deux contes sont principalement exploités dans le film, ceux de Cendrillon et du Petit Chaperon Rouge, dont certains thèmes vont venir s’insinuer dans la vie de Laura (A. Bonitzer), nièce de Marianne (A. Jaoui).
Réalisatrice : Agnès Jaoui
Scénario : Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri
Distribution
Agathe Bonitzer, Arthur Dupont,
Valérie Crouzet, Jean-Pierre Bacri,
Dominique Valadié, Benjamin Biolay,
Agnès Jaoui, Laurent Poitrenaux,
Béatrice Rosen, Didier Sandre,
Nina Meurisse, Clément Roussié
Les auteurs
Agnes Jaoui : "Depuis longtemps avec Jean-Pierre (Bacri) on travaillait sur ce qui nous empêche d’être heureux, de vivre sa vie, ses rêves, d’échapper au poids de la norme. C’est un sujet qui nous intéresse, qui nous passionne, qui nous motive et dans ces poids il y a les modes, les codes de vies, la famille, le milieu culturel, il y a aussi des tas de mythologies qui conditionnent qu’on le veuille ou non et quand j’ai réalisé qu’à vingt ans j’attendais le prince charmant, j’en ai été fort dépité car c’est quand même bizarre ces contes ayant été écris il y a des siècles par des hommes puissants comment ça se fait qu’ils continuent à nous conditionner autant. C’est un des points de départ."
- Agnes Jaoui et Jean-Pierre Bacri interrogé par Pierre Bénard
- photo Bordeaux Gazette - Mireille Rajoely
Jean-Pierre Bacri : "Quand on est parti, on est parti sur le conte de fée, ensuite on a élargi car on s’est dit qu’on ne pouvait pas rester sur le conte de fée et qu’il fallait avancer un peu plus, que ce serait bien d’élargir sur toutes les formes de croyance, les fois diverses, à tout ce sur quoi l’homme se raccroche pour vivre mieux. On a traité tout ça et on l’a distribué aux personnages. C’est exactement le personnage que je joue qui ne comprend rien, imperméable aux émotions qui pensent que tout est fabriqué. Il a les pieds sur terre, les yeux en face des trous et il sait ce que c’est que la raison, très rationnel et le spectateur s’aperçoit qu’il suffit d’un bon concours de circonstances pour qu’il soi troublé et qu’il plonge dans l’irrationnel".
"il s’agit bien de culture et d’inconscient collectif par la même et on s’en rend pas compte car cette culture on la vit. On vit avec cette norme, on vit avec des injonctions de la société et les contes de fée ça en fait partie... Les progrès se font souvent contre la culture. La tradition n’est pas un argument de poids, ce sont souvent des comportements de crétins".
C’est une variation sur le couple, sur ce qu’il est, ce qu’il devient, comment il évolue par rapport aux acquis des personnages, ce qu’ils sont, ce qu’ils croient et ce qu’ils ne croient pas. Avec des personnages qui se croisent. C’est un conte transposé dans la vie réelle ou si on préfère des vies réelles qui illustrent le conte dans son sens large.
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette