Un vent d’aigreur était palpable dans la salle
Le meeting est d’abord très longuement introduit par les collaborateurs de la candidate.

Noël Mamère

photo Nicolas Pastor

C’est Catherine Grèze qui a ouvert le rendez-vous devant plus d’un millier de sympathisants. Elle est suivie de Yannick Jadot, ancien de Greenpeace et de Dominique Voynet, maire écolo de Montreuil. Puis, c’est au tour du béglais Noël Mamère, qui en profite pour présenter des excuses à la candidate, suite aux propos qu’il tenait à son égard mi-mars. Les tacles fusent, envers la droite comme la gauche. Un vent d’aigreur est palpable dans la salle : "Mélenchon attire beaucoup de monde, comme quand on va à la foire pour voir la bête rare", lance l’actuel maire de Bègles. "Joly ne sera pas au deuxième tour" : Mamère finit son intervention par une concession « réaliste », la candidate EE-LV ne passera pas le premier tour. L’atmosphère est presque au défaitisme quand Cécile Duflot, la secrétaire nationale du parti entre en scène. Elle se veut plus
enthousiaste mais dénonce néanmoins les difficultés de progression dans une politique "où les gesticulations comptent plus que les idées".

"Je n’ai pas reçu la haine en héritage comme Marine Le Pen"
Près de deux heures après le début du meeting, la candidate entame enfin son discours qui ne durera qu’une vingtaine de minutes.

Eva Joly

photo Nicolas Pastor

Eva Joly commence par justifier son recul : "Je n’ai ni le verbe tonitruant de Jean-Luc Mélenchon, ni l’art de la synthèse de François Hollande". Le discours moralisateur est un plaidoyer pour l’écologie. Mais, l’écologie comme un art de vivre, une philosophie suprême : "Avant d’être une politique, l’écologie est une sagesse", défend-elle. "Parce que j’ai bien compris que le changement, c’est maintenant", la candidate EE-LV veut préparer le vrai changement : la sortie du nucléaire, la lutte contre le réchauffement climatique, la préservation de la bio-diversité ou encore la "fin réelle de la Françafrique". Puis, la candidate franco-norvégienne s’arrête de nouveau sur les événements qui ont marqué les jours derniers. Elle dénonce fermement la "parole de haine" et appelle au "devoir de réconciliation". Elle rappelle que son autre patrie a connu le même dilemme : "Oslo et Toulouse nous apprennent qu’il ne faut pas laisser d’espace aux assassins" . Eva Joly, devant une foule enchantée, conclut sur un "Vive l’écologie, vive la République, vive la France !"

"Les écolos c’est une candidature de symbole"
Les sympathisants sortent tous charmés du meeting de Bordeaux. Jocelyne Pellet, conseillère municipale à Léognan « est très contente d’être derrière Éva Joly ».

Tous unis

photo Nicolas Pastor

Mais, le discours de la candidate ne manquerait-t-il pas de propositions concrètes ? "Non, nos propositions sont dans notre programme. Et je pense qu’on est un des partis qui en a le plus", explique-t-elle. "Tout ce qu’on a à gagner c’est du plus pour l’écologie" : en effet, la candidate plafonne à moins de trois pourcents d’intentions de vote dans les sondages,
mais les verts ne lâchent rien, l’objectif étant de faire de la place à l’écologie dans la campagne. "Les écolos c’est une candidature de symbole. Le but c’est de faire entendre la philosophie écologiste", avance Éric Petetin, grand écologiste français, sortit convaincu
par la candidate. "J’ai hésité entre Mélanchon et elle, et je vais voter pour elle parce qu’elle m’a touché", confesse-t-il ; véritablement envouté par sa"belle conscience universelle et sociale". Le leader du mouvement de protection de la vallée d’Aspe conclut, "l’écologie va gagner ça c’est sûr. On deviendra tous écolos petit à petit, c’est une
question de temps".