Joann Sfar a réalisé l’adaptation à l’écran de sa BD à succès "Le Chat du rabbin". Pour ce film d’animation inventif, les dessinateurs se sont inspirés des comédiens en chair et en os. Pour présenter le film à l’UGC, Joann Sfar et Antoine Delesvaux étaient accompagnés d’ Henri Ernst, Directeur Général d’UGC Distribution.
Le film
Synopsis :
Alger, années 1920. Le rabbin Sfar vit avec sa fille Zlabya, un perroquet bruyant et un chat espiègle qui dévore le perroquet et se met à parler pour ne dire que des mensonges. Le rabbin veut l’éloigner. Mais le chat, fou amoureux de sa petite maîtresse, est prêt à tout pour rester auprès d’elle... même à faire sa bar mitsva* ! Le rabbin devra enseigner à son chat les rudiments de loi mosaïque ! Une lettre apprend au rabbin que pour garder son poste, il doit se soumettre à une dictée en français. Pour l’aider, son chat commet le sacrilège d’invoquer l’Eternel. Le rabbin réussit mais le chat ne parle plus. On le traite de nouveau comme un animal ordinaire. Son seul ami sera bientôt un peintre russe en quête d’une Jérusalem imaginaire où vivraient des Juifs noirs. Il parvient à convaincre le rabbin, un ancien soldat du Tsar, un chanteur et le chat de faire avec lui la route coloniale...
Un film de Joann Sfar et Antoine Delesvaux.
Scénario de Joann Sfar et Sandrina Jardel,
d’après l’œuvre originale de Joann Sfar.
Avec les voix de :
François Morel (LE CHAT),
Maurice Benichou (LE RABBIN),
Hafsia Herzi (ZLABYA),
Jean-Pierre Kalfon (LE MALKA DES LIONS),
Fellag (LE CHEIK MOHAMMED SFAR),
Sava Lolov (LE PEINTRE RUSSE),
Daniel Cohen (LE RABBIN DU RABBIN).
Wojtek Pszoniak (VASTENOV),
Marguerite Abouët (L’AFRICAINE)
Eric Elmosino (LE PROFESSEUR SOLIMAN)
Alice Houri (KNIDELETTE)
Sortie le 1er juin 2011.
*La Bar Mitsva (en hébreu, בר מצוה) est un rite initiatique par lequel le jeune garçon juif marque sa majorité, en principe à 13 ans. L’équivalent féminin est la Bat Mitsvah, cérémonie par laquelle la jeune fille juive atteint sa majorité religieuse, en principe à 12 ans.
Joann Sfar et Antoine Delevaux
Les deux garçons sont sympathiques et souriants. Joann Sfar est très volubile et n’hésite pas à dénoncer le racisme religieux ainsi que ces hypocrisies.
- Henri Ernst, Joann Sfar et Atoine Delesvaux
- photo Bordeaux Gazette - Mireille Rajoely
Il précise volontiers que, si on appartient à telle ou telle religion, c’est à cause des parents et que, parfois, des enfants de musulmans qui ne pratiquent pas, aiment beaucoup le jambon d’York ! Il précise aussi qu’il a un oncle qui est à la fois de confession juive et arabe.
Comment on passe de la BD à un film ?
Joann Sfar : J’avais très peur d’adapter ce livre ; il avait bien marché, mais c’est compliqué de passer de la BD au cinéma et j’ai refusé sept propositions successives. Au bout d’un moment, les gens de chez Dargaud m’ont dit "on aimerait bien que tu motives ton refus". Je suis arrivé à la conclusion que je voulais le faire moi-même. J’ai eu la chance d’avoir deux camarades, Antoine Delesvaux et Clément Oubrerie, qui connaissaient bien le dessin animé et qui m’ont proposé de faire ce film ensemble. Maintenant, comment passe-t-on au film ? C’est tout simple, c’est grâce aux comédiens. Cela ne se voit pas à l’écran mais, avant de faire du dessin animé, il y a eu un tournage avec des comédiens qu’on a costumé comme les personnages et, quand on a vu que ça fonctionnait, c’est moi qui ai bien dormi et pas eux ! Le principe du cinéma, c’est de s’appuyer sur du "matériau" vivant et je remercie les comédiens. Ce n’est pas mon deuxième film ; en réalité, c’est le premier commencé un an avant celui sur Gainsbourg et fini un an après. C’est un espèce de "sandwich" qui tourne autour des deux. C’est un film fait avec deux réalisateurs et on a tellement passé de temps dessus qu’on serait bien en peine de dire qui a fait quoi."
Antoine Delesvaux a décidé de vous faire confiance pour réaliser ce film, comment a commencé l’aventure ?
- Antoine Delesvaux et Joann Sfar
- photo Bordeaux Gazette - Mireille Rajoely
Antoine Delesvaux : C’est le plus beau cadeau que Joann ait pû me faire, n’emmener avec lui dans l’aventure. C’est son oeuvre la plus personnelle, la plus touchante, c’est la première qui m’a ému, c’est la première bande dessinée, en tant que lecteur, que j’ai découverte avant de connaître Joann et qui m’a bouleversé. J’étais le plus heureux du monde à travailler à ses côtés. Comme l’a dit Joann, c’est une course de fond de faire un dessin animé, des mois de tournage, ça se compte en années et pas en semaines. L’aventure c’est : on s’est croisés, on s’est revus ; moi je travaillais dans l’animation et, à ce moment donné, on s’est dit "travaillons ensemble, on s’aime".
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette