Ce week-end (14 et 15 septembre) se tenaient les Journées du Patrimoine, un évènement d’ampleur qui accueille chaque année un peu plus de visiteurs. Le département de la Gironde, qui ne manque pas d’atouts pour appuyer ce succès, est avant tout assimilé à ses châteaux et à ses grands vins.
Carton (de) rouge…
L’Histoire ne commence pas si bien.
- Château Falfas à Bayon sur Gironde
- photo Yann Chaigne
A l’ouverture du programme des Journées du Patrimoine en Aquitaine, au dossier Gironde, quasiment pas de châteaux viticoles… Déception : l’approche des vendanges (ou déjà entamées pour certains) peut être un motif, de même qu’il existe déjà des Journées Portes Ouvertes organisées par les syndicats viticoles. On peut aussi penser que le fait de n’être ni inscrit ni classé aux Monuments Historiques est un frein à l’ouverture des portes. Mais finalement, lorsqu’on sait à l’avance que durant deux jours partout en Europe, et qu’en France plus particulièrement près de 12 millions de visiteurs sont pour l’occasion en quête de découverte, comment ne pas s’y préparer et imaginer le formidable impact sur les châteaux du Bordelais ? Déjà en retard dans le secteur de l’oenotourisme quant aux voisins italiens ou espagnols, Bordeaux a manqué là une occasion d’asseoir sont statut de plus grand vignoble d’appellations d’origine au Monde. Gageons que le futur Centre Culturel du Vin ne soit pas menacé par les économies annoncées du Ministère, et qu’il ouvrira portes et esprits. A défaut de pouvoir ramener un carton (de) rouge sous le bras, cela méritait presque d’en brandir un.
… et chapeaux bas !
Alors il ne faut pas oublier de rendre hommage à ceux qui avaient fait l’effort de présenter leur patrimoine.
- Château de Ricaud à Loupiac
- photo Yann Chaigne
Dans cette catégorie, il faut noter l’action d’un des pionniers de l’oenotoursime du Bordelais, le château Pape Clément, cru classé de Pessac-Léognan, toujours en avant lorsqu’il est possible de communiquer sur son image. Comme tout au long de l’année, visite de l’ancienne demeure du Pape Clément restaurée au XIXème siècle, du parc, des chais et des œuvres contemporaines, fierté du propriétaire Bernard Magrez. A Loupiac, au sommet des vignobles et au bout d’une belle allée de platanes, le château de Ricaud, propriété d’A. Thiénot, accueillait les visiteurs dans un magnifique édifice du XIXème siècle « à la Viollet-le-Duc ». Tout est enchantement dans ce bâtiment éclectique : fenêtres néo-Renaissance, tours néo-médiévales, créneaux ou encore gargouilles. L’arboretum offre une sérénité partagée avec les rangs de vignes en toile de fond. Dans les côtes de Bourg, le château Falfas, propriété de Mme Cochran, affiche un remarquable ensemble du XVIIème siècle qui domine le paysage de collines. Ici, on admire les pierres blondes autant que la démarche de la culture en biodynamie (avec l’influence des astres et des traitements naturels uniquement). On y déguste des vins d’une grande pureté, fins et élégants, plus appréciables encore du fait de l’accueil chaleureux qui est réservé au promeneur. Cela mérite d’être souligné : chapeau bas, donc.
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Ecrit par Yann Chaigne
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