Bordeaux

L’auditorium fait recette…

En ce concert du 15 mai, salle archicomble (bien que rejoué le lendemain) et, cerise sur le gâteau, diffusion en direct par Radio Classique qui, dès la veille, réalisait la plupart de ses émissions depuis notre désormais célèbre auditorium.Et puis, Monsieur le Maire honorait de sa présence, tout comme Etienne Mougeotte, patron de Radio Classique. Belle soirée donc, dont la raison était, tout de même, un concert intéressant. Il le fut.



Présence de trois monstres sacrés
Wagner ouvrait la marche avec son Siegfried Idyll, œuvre courte écrite en 1870 pour fêter la naissance du fils que venait de lui donner Cosima, sa compagne alors. Cosima, fille de Liszt, est l’épouse d’un célèbre chef d’orchestre, Hans von Bulow qui s’échine de par le monde à jouer la musique de Wagner, son ami, lequel, pendant ce temps, lui « pique » sa femme ! C’est comme ça. Point à la ligne. Reste Siegfried, le fiston qui portera le nom du héros de la tétralogie ( le Ring, comme disent les initiés) et son Idyll, fourmillant de citations du leitmotiv identifiant le personnage , orchestre à son meilleur, souplement dirigé par le chef suisse, Thierry Fischer dont les qualités se vérifieront tout au long du concert, et qui n’est pas un inconnu pour l’ONBA qu’il a dirigé en 2010 dans un programme russe. Exécution sans bavure, donc conforme à ce que l’on peut attendre d’un bon orchestre emmené par un bon chef.
Renaud Capuçon, le violoniste français le plus réputé de nos jours, dont ce n’était pas la première prestation avec l’ONBA, nous présentait le célèbre concerto d’Alban Berg, au titre évocateur « A la mémoire d’un ange » écrit en 1935 – l’année de sa mort - pour commémorer la disparition très jeune de Manon Gropius, la fille d’Alma Mahler et d’un très fameux architecte germano-américain.
Berg fait partie de ce qu’on a appelé « l’école de Vienne » avec ses condisciples, Schönberg et Webern, tous trois dans le sillage de Gustav Mahler et plus antérieurement, de Wagner. Afin d’éviter les considérations techniques ardues sur les modes « tonal » ou « dodécaphonique », je résumerai en disant que la musique de Berg est, pour certains, difficile d’accès, qu’il faut se donner la peine d’écouter plusieurs fois avant d’en déceler le lyrisme et la clarté.

Thierry Fischer
rtve.es

Berg est l’auteur de deux opéras, WOZZECK et LULU, aux programmes de tous les théâtres mondiaux. Renaud Capuçon, très bien soutenu par la direction précise de Thierry Fisher donne du concerto de Berg une interprétation à la fois brillante et émouvante, techniquement sans faille. A noter, pour les amateurs, qu’il a enregistré ce concerto (associé à celui de Brahms) avec le Philharmonique de Vienne ( Emi classics)
On ne pouvait mieux terminer ce concert qu’avec notre monstre sacré à nous, Hector Berlioz et sa très romantique Symphonie Fantastique.
Sans Berlioz, écrit Antoine Goléa « la musique du XIXème et du XXème siècles ne serait pas ce qu’elle est ». Et, de fait, la « Fantastique » créée en 1830 à Paris fut le coup de tonnerre magistral du romantisme en musique. L’accueil parisien fut mitigé, voire « sifflé », tant les hardiesses harmoniques de ce fiévreux poème symphonique déroutèrent les amateurs d’œuvres sages et sans audace d’un Cherubini, pour ne parler que de lui. Citons Goléa une fois encore : « Sans le Berlioz de la Fantastique, le Debussy de la Mer et d’Iberia n’aurait pas existé ».
L’Orchestre National Bordeaux Aquitaine en donna une exécution d’excellente facture sous la direction précise et enthousiaste d’un Thierry Fisher très attentif à l’atmosphère générale de l’œuvre. Soulignons la qualité des solistes, le cor anglais dans la « scène aux champs », la petite clarinette dans la « nuit de sabbat ». L’ensemble de l’orchestre est à féliciter. Au total, un concert parfaitement digne d’une saison brillante dans un auditorium dont la qualité se confirme à chaque concert et dont le taux de fréquentation est exceptionnel.

Ecrit par Sarastro


Recherche

Nous suivre

Vous pouvez nous suivre sur les différents réseaux sociaux ci-dessous!


Newsletter!

Recevez directement le nouvelles actualités de Bordeaux Gazette.

Bordeaux Gazette Annuaire

Et si je vous racontais...

Chapitres : 1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6 - 7 - 8 - 9 - 10 - 11 - 12 - 13
Le Crime de la Pizzéria

Chapitres : 1 - 2 - 3 - 4 - 5
Jeanne et Gédéon

Chapitres : 1 - 2 - 3 - 4 - 5
On ne sait jamais de qui l’on peut avoir besoin

Chapitres : 1 - 2 - 3 - 4
Et cum animo

Chapitres : 1 - 2 - 3
Une Vie de Chat

Nous suivre sur Facebook

Agenda