Bordeaux
Du soleil dans l’assiette rue Gouvéa ou Patricia et Jean-Luc Romain confectionnent une nourriture créole pour leurs habitués mais pas forcément que pour eux. Il sont aussi traiteurs pour le même type de cuisine et Patricia n’hésite pas à se déplacer pour ceux qui peuvent l’accueillir dans des locaux adaptés sinon elle arrive avec la nourriture préparée.
Pour sa réunion entre les membres du Réseau Premium Lassina Diabaté avait donné rendez-vous au "Délices des Antilles" qui apparait comme un minuscule restaurant, mais n’est pas que ça, dans cette rue qui relie la rue Sainte-Catherine au marché Victor Hugo qui n’est toujours pas, du reste entièrement rénové. Cette courte rue a une très longue histoire car elle existait déjà en 1381 sous le nom de "rue de ou du Coustau". Elle fut réduite à deux tronçons à l’ouverture du Grand Marché sous Napoléon III et ces deux tronçons ne furent renommés qu’en 1926 en rue André de Gouvéa pour la partie abouchée à la rue Sainte Catherine et pour la partie abouchée à la rue Saint-James, rue Pierre de Coubertin. Cet André de Gouvéa n’est pas un personnage banal car immigré portugais après avoir été le principal du collège Sainte Barbe à Paris, il fut choisi pour diriger le Collège de Guyenne par les Jurats bordelais et Montaigne l’avait en très haute estime. Après un long séjour à Bordeaux il repartira au Portugal pour fonder le collège de Coimbra et il y finira ses jours*(1).
La petite salle du rez de chaussée est surtout destinée à se restaurer sur le pouce d’un bon bokit, le bokit étant un sandwich guadeloupéen qui a pour particularité d’être frit dans une casserole d’huile de tournesol chaude. Le bokit tire son origine du johnny cake, sorte de pain frit que les colons de la Nouvelle-Angleterre auraient emprunté aux Indiens. Au fil des échanges avec les colonies des Caraïbes, tout au long du XVIIIème siècle, le pain frit est devenu "djoncake" à la Dominique et à la Barbade. Les îles françaises entendirent "djonkit" ou "dannkit". Le produit évoluant en forme et en contenu vers un sandwich, il prit le nom définitif de « Bokit » en Guadeloupe, pour en devenir une spécialité typique de cette île. Avant de se retrouver rue Gouvéa les Romain arrivés depuis 20 ans à Bordeaux ont d’abord posé leurs valises à Saint-Michel puis cours de l’Argonne et aujourd’hui rue Gouvéa où pour la cuisine Patricia se fait aider de Marie.
En fait la salle de restaurant se situe à la cave, une belle cave voutêe qui peut recevoir jusqu’a une quarantaine de convives et qui peut être privatisée comme pour cette soirée du réseau Premium qui recevait un intervenant de marque en la personne d’Adamas Ly venu présenter aux membres du réseau le concept d’ Elevator Pitch (littéralement : « se lancer dans l’ascenseur », parfois traduit en français par « argumentaire éclair ») qui est un exercice de communication orale qui consiste à se présenter et mettre en valeur son projet face à un partenaire ou investisseur potentiel, situé à un niveau hiérarchique plus élevé que soi, et dont le temps est compté. L’expression réfère à la durée, très courte, de l’intervention : il faut que l’intervention puisse se faire au cours d’un déplacement dans un ascenseur. La comparaison se base sur la situation typique d’un employé qui croise le directeur de son entreprise dans l’ascenseur*(2)
Le Réseau Prémium organise pour ses membres trois types de soirées, un événement Gala a visées caritatives, une fois par an, des réunions des membres du réseau à objectif formatif et des réunions ouvertes où les membres du réseau invitent des connaissances pour leur faire connaître l’activité réseau. A côté de cela Lassina Diabaté qui a été deux fois champion de France avec les Girondins de Bordeaux organise des rencontres sportives avec bien sûr toujours un objectf caritatif en invitant des sportifs de haut niveau en "guests stars" ou lors des rencontres ouvertes du Réseau Prémium.
*(1)d’après Dictionnaire des rues de Bordeaux d’Annick Descas (Editions Sud-Ouest)
*(2)d’après Wikipédia
Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette