Bordeaux
Le lundi 12 mai à midi, Alain Juppé, a inauguré le square Nicole Schÿler , à l’angle du cours Xavier Arnozan et du quai des Chartrons. Ce fut l’occasion pour le Maire de Bordeaux de rendre hommage à une grande dame qui s’est dévouée au service de la sauvegarde du patrimoine artistique de la cité.
Un jardin de curé pour une grande dame de la culture.
Juste quelques rangs de fleurs, presque un jardin ouvrier ou un jardin de curé. Mais pas n’importe où : entre le cours Xavier Arnozan, l’ancien Pavé des Chartrons, et le quai du même nom, véritable Mecque du vin, qui a accueilli une pléiade de grands noms du négoce en vins et du courtage, dont les familles Schroder et Schÿler qui s’y établirent dès le XVIIIe siècle. Pourtant ce n’est pas son appartenance à l’une des plus anciennes et plus prestigieuses dynasties du vin, qui a valu à Nicole Schÿler d’être honorée par sa ville.
- Alain Juppé et une des filles de Nicole Schÿler
- photo Antoine Lebègue
Sa ville d’adoption, en fait, puisqu’elle était née à Reims, où son père Georges Richard Wallace était officier de cavalerie. Champenoise de naissance, elle devint bordelaise de cœur après son mariage avec Guy Schÿler. Elle s’éprit de sa nouvelle ville et de son patrimoine dont elle se fit la protectrice passionnée. Vice-présidente puis présidente de la Société des Amis des Musées de Bordeaux ; déléguée départementale et régionale de la « Demeure Historique » ; on la trouve sur tous les fronts.
Chaban puis Juppé, les maires ont changé mais sa capacité d’intervenir pour dénoncer une menace contre le patrimoine est demeurée intacte. En 1972, elle joue un rôle essentiel dans la sauvegarde des entrepôts Laîné. Douze ans après, elle s’oppose en 1984, à ce que les lampadaires du Pont de Pierre soient peints en rouge. Encore une douzaine d’années et voilà une de ses célèbres colères, cette fois ci contre un projet d’autoroutes bordant les quais.
Protester mais pas que ça.
Passionnée, Nicole Schÿler n’hésite jamais protester et se révolter, quand elle le juge nécessaire ; mais, contrairement à certains professionnels de la protestation, elle sait aussi adopter une attitude pour appuyer la démarche des élus quand elle l’estime utile au patrimoine et à la collectivité. A commencer pour appuyer la Mairie et la CUB dans leur volonté de détruire la ligne des hangars dur les quais. En plus, elle ne limite pas ses centres d’intérêt à la seule défense du patrimoine et les arts. Elle ne refuse pas de se mettre au service des causes les plus généreuses, par exemple en prenant la présidence du Comité Aquitain pour la Recherche Médicale. Oui Nicole Schÿler mérite pleinement l’hommage que lui rend la Mairie de Bordeaux, avec ce petit bout de nature à l’entrée de ce cours Xavier Arnozan, le Pavé des Chartrons qu’elle a tant aimé.

Ecrit par Antoine Lebegue
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