A l’approche des élections présidentielles, l’état d’agitation et d’agressivité dans lequel se trouve notre pays laisse craindre qu’une fois élu, le Président, quel qu’il soit, ne soit pas en mesure de faire appliquer les réformes annoncées. L’exaspération des Français alimentée par de nombreux problèmes n’est pas sans rapport avec le standing social très avantageux que continuent de se réserver avec "conviction" nos élites politiques en guise de mauvais exemple. Tous les bords de l’échiquier sont concernés et le problème ne semble pas les effleurer un seul instant ...
Qui donne l’exemple ?
Dans un pays peu enclin à se réformer, tout en ne manquant pas de prôner l’effort, l’austérité et la rigueur pour tous, nos « élites politiques » laissent à penser que la mise en œuvre de toutes ces mesures ne les concernent que très peu, voire pas du tout.
Alors que rigueur, transparence et moralisation de la vie politique fourniraient un exemple motivant, nos élus en parfaite légalité entretiennent et votent dans un large et « surprenant consensus » de nombreux avantages qui bien que légaux mériteraient urgemment d’être revus et corrigés. Entre salaires très confortables, frais non justifiables, retraites bien aménagées, fiscalité avantageuse, exonérations diverses, prêts réservés, cumul des mandats, affaires et comptes de campagne nébuleux etc …. Le populisme ne peut que trouver des raisons de progresser.
Un autisme chronique
Dans un tel contexte, l’abstention et l’extrémisme ont de beaux jours devant eux tant les déclarations solennelles et autres recommandations des uns et des autres, irritent les Français.
L’élan corporatiste oublieux des difficultés du pays et le serrage de coudes manifestés par nos élus, afin d’assurer le maintien et si possible le développement discret de leurs privilèges, ne sont clairement plus tolérés par une grande majorité de Français. L’autisme de nos élites politiques conforte sans aucun doute le renouveau de l’extrémisme, du populisme mais surtout, ce qui est beaucoup plus grave encore, le délabrement généralisé de la confiance en la démocratie.
- Assemblée Nationale
- Crédit Photo Mathieu Delmestre
Elus et ex-élus très entourés
Par ailleurs souvent surpris par les réactions des Français, nombre de commentateurs et hommes politiques ne semblent pas vouloir voir dans le manque évident d’exemplarité de « notre caste dirigeante » l’une des causes essentielles de la montée de l’extrémisme.
S’il est bien clair que ces avantages et privilèges conséquents sont loin de profiter à tous les élus de la nation, les abus légaux pour certains ne manquent pas à l’appel. Quel que soit leur niveau de dévouement, tous ceux qui parmi nos grands élus, prétendent en humbles serviteurs, sacrifier tout leur temps à la cause publique, se plaisent à ignorer, voire à s’étonner de la piètre image qu’ils renvoient aux français, allant même jusqu’à se sentir très injustement caricaturés.
Depuis trop longtemps nos élus omniscients aux mandats multiples, de plus en plus omniprésents dans les médias, entourés d’une foule d’assistants courtisans et autres fans inconditionnels, alors que les militants sont quant à eux de moins en moins nombreux, n’appréhendent plus, quoi qu’ils en disent et pensent, que très partiellement les réalités de la vie des Français.
Sans dramatiser outre mesure la situation, il est évident qu’en France, les « sans dent », « pitoyables » et autres classes moyennes paupérisées ou déclassées ne supportent plus d’être survolés, ignorés, voire méprisés.
Il est grand temps que nos « élites politiques » en prennent conscience et se réveillent, leur doux aveuglement irrite la population, le mur se rapproche et ça pourrait devenir très vite tout à fait intolérable !
Faudra -t-il que les Français descendent dans la rue pour que tout ce beau monde se réveille ?
Ecrit par Dominique Mirassou