Football
Voilà maintenant trois semaines que la Russie a lancé une offensive militaire majeure contre l’Ukraine. Un événement qui fait froid dans le dos, et qui a secoué de nombreux secteurs et de nombreuses personnes, partout à travers le monde. Le sport professionnel en fait partie. Les prises de positions contre la guerre sont nombreuses tandis que la Russie s’est vue lourdement sanctionnée dans la plupart des sports.
Des athlètes ukrainiens qui ont quitté leur pays, afin de pratiquer leur sport au plus haut niveau, il y en a même à Bordeaux. Le joueur des Girondins Danylo Ignatenko, est arrivé cet hiver à la fin du mois de janvier, alors que la guerre n’était encore qu’une simple théorie. Sa famille devait le rejoindre le 1er mars, mais entre-temps, le conflit a éclaté et les plans ont été chamboulés. Très touché, le joueur avait ému tout le vestiaire en arrivant en pleurs à l’entraînement au Haillan. Le club, le public, et le public adverse de Clermont avaient tenu à montrer leur rencontre le 27 février dernier. Le président des Girondins Gérard Lopez s’est personnellement investi grâce à ses contacts pour faire en sorte que sa famille et sa belle-famille soient en France le plus rapidement possible. Son entourage est bien arrivé à Bordeaux le 10 mars après avoir fui l’Ukraine.
De nombreux sportifs ukrainiens et ukrainiennes ont pris position contre la guerre et contribuent via de la sensibilisation sur les réseaux sociaux ou en envoyant des dons. On peut citer la joueuse de tennis Elina Svitolina Monfils, femme du joueur français Gaël Monfils, qui a décidé de reverser les gains de ses prochains tournois à son pays. D’autres ont décidé de prendre les armes. Ancien joueur de tennis qui était monté jusqu’au 13e rang mondial en 2012, Alexandr Dolgopolov, est rentré en Ukraine pour défendre son pays par la force. Dans un long entretien publié sur le site de l’Équipe, il raconte être « prêt à tirer sur l’envahisseur russe ». Il a posté sur Twitter une image montrant son nouvel équipement, troquant son short, t-shirt et raquette contre gilet pare-balles, casque et fusil.
- Roman Abramovich en 2008
- © photo Marina Lystseva — https://m.vk.com/album447796709_0?rev=1&from=profile&z=photo447796709_456239017%2Falbum447796709_0%2Frev/
Du côté des athlètes russes aussi les conséquences ont été nombreuses. Différentes sanctions ont été prises contre la Russie, principalement économique et qui se répercutent sur le sport. Ainsi en cyclisme par exemple, les formations russes et biélorusses ont été suspendues. Les coureurs de ces pays peuvent eux continuer à courir mais sous bannière neutre. Le coureur russe de la formation Ineos, Pavel Sivakov, a décidé de courir sous les couleurs françaises, après avoir obtenu la nationalité en 2017. En football, la FIFA et L’UEFA ont annoncé la suspension de la sélection et des clubs russes « jusqu’à nouvel ordre ». Le propriétaire de Chelsea, Roman Abramovitch, présenté comme proche de Vladimir Poutine, est aujourd’hui visé par les sanctions de l’Angleterre et l’Union Européenne contre l’oligarchie russe.
Enfin, dernier exemple, dans le monde de la Formule 1. Souvent dépeint comme un milieu très politique, où l’argent possède une place de marque au cœur de ce sport, l’écurie Haas était financée depuis la saison 2021 par la société Uralkali. C’est une société russe possédée par Dmitry Mazepin, qui aurait des liens avec le Kremlin, et qui avait permis à Haas de se maintenir en F1, et à son fils Nikita Mazepin d’obtenir une place de pilote dans l’écurie. Mais à la suite de l’invasion de l’Ukraine par les troupes de Vladimir Poutine, Haas à tout de suite décidé de retirer la marque de sa voiture, avant de remercier son pilote à quelques semaines du début de la saison. Le promoteur de la Formule 1 a également décidé de supprimer le Grand Prix de Russie du calendrier. Les exemples sont encore nombreux, beaucoup d’athlètes et d’instances sportives prennent position contre la guerre. Mais certaines instances, comme l’ATP et la WTA en tennis restent encore silencieuses malgré la recommandation du Comité Internationale Olympique de bannir les athlètes russes et biélorusses des compétitions.
Ecrit par Lucas Michel