Une riche histoire

Bâti sur l’emplacement d’un castrum gallo-romain, le castrum umbrariae situé à l’extrémité sud-est de la ville gallo-romaine, entre la Devise, le Peugue et la Garonne, le Palais de l’Ombrière va recevoir de nombreuses têtes couronnées.

Le duc d’Aquitaine Guillaume VIII, séjourna au Palais de l’Ombrière. Le futur roi, Louis VII y séjourna lorsqu’il vint à Bordeaux pour épouser Aliénor d’Aquitaine. Après le second mariage d’Aliénor avec Henri Plantagenet, le château devint le lieu de séjour habituel des rois d’Angleterre. Le troubadour Bertrand de Born parla fort bien du Palais, notamment de sa pelouse s’appuyant sur le rempart longeant la rivière qui servait à la fois de terrasse et de défense au château.

Le nouveau château

Au milieu du XIIIème siècle, Edouard, fils d’Henri II, fit démolir le vieux château et édifier un nouveau palais de l’Ombrière, lou Castel-Neou. Le château faisait face à la Garonne à laquelle il fut relié par une allée de six rangs d’ormeaux.

Lors de l’occupation de la Guyenne en 1294 par les troupes françaises fut décidée la construction d’une grande salle d’audience. Après le retour des Anglais en 1303, le sénéchal de Gascogne, John de Hastings ordonna de poursuivre cette construction.

Les grands événements

Après la bataille de Castillon, Dunois entra en vainqueur au palais de l’Ombrière et Charles VII y installa un gouverneur militaire.

Sous Louis XI en 1462, le palais devint le siège du Parlement de Bordeaux. Y siégèrent aussi la cour Sénéchale, la Table de marbre et l’amirauté de Guyenne. Après deux incendies en 1597 et 1704, puis la suppression du parlement en 1790, l’Amirauté continua à siéger jusqu’à l’installation du tribunal de commerce en septembre 1792. Le Palais sera définitivement détruit en 1800, lorsqu’on ouvrira la rue du palais de l’Ombrière.

De brillants parlementaires

Il fut le siège du Parlement de Bordeaux au rôle politique souvent décisif notamment au moment de la révolte de la gabelle (1545), pendant les guerres de religion mais aussi tout au long de la Fronde.

Plusieurs générations de parlementaires humanistes ont honoré Bordeaux et nourri sa vie intellectuelle. Si leur chef de file le plus prestigieux demeure Michel de Montaigne, les noms d’Etienne de La Boétie, de Pierre Charron ou de Pierre de Lancre et de Florimond de Raymond méritent d’être cités.

L’année 1712 verra la création principalement par des parlementaires de l’Académie royale des sciences, belles lettres et arts de Bordeaux.

De Montesquieu à François de Lamontaigne, en passant par Jean Barbot ou Jean-Jacques Bel, les parlementaires sont toujours présents.