Dans toute société démocratique en quête de cohérence et d’équilibre social, deux incontournables problèmes se posent : la production de richesses bien sûr, suivie de la répartition de ces richesses. Du bon emploi des forces découle la puissance du pays, de la bonne distribution des fruits découle le bonheur individuel et l’harmonie collective. Cette « prospérité sociale » impliquant non pas une distribution égale, mais une distribution équitable, n’est pas actuellement vraiment ressentie par nombre de Français.
L’éternelle et à mon sens tout à fait périmée opposition entre communisme et capitalisme où les uns produisant sans trop se soucier de répartir et les autres de répartir sans assez produire aboutissent à un résultat commun qui est pour chacun et à son rythme de détruire l’harmonie sociale et parfois d’appauvrir leur pays. L’appât immodéré du gain tout autant que la passion frénétique de l’égalité mettent à mal la vie commune. Le premier en faisant reine la concurrence, la seconde en instillant l’envie, la jalousie et le ressentiment à tous les étages. Dans ces conditions le collectif devient invivable, l’individu insatisfait, avec d’un côté l’indifférence des « winners » et de l’autre l’indignation permanente.
Au cours des dernières décennies, disons depuis les années 60, alors que les inégalités de revenus ont explosé, la misère du monde a néanmoins reculé, mais il n’y a pas de quoi s’en satisfaire tant le nombre de pauvres reste important alors qu’une élite oligarchique, les fameux 1% ne cessent d’accumuler.
La haine des riches entretenue par certains et présentée comme la panacée, n’en demeure pas moins une impasse politique et sociale qui cache assez mal l’amour du pouvoir et le rêve de toute puissance des "dégagistes" de toutes sortes et autres adeptes de solutions simples dont les goûts et le niveau de vie personnels ne vont pas sans évoquer parfois quelques incohérences.
La concentration extrême des richesses dans le monde n’en demeure pas moins un facteur de fragilité et de défiance, entretenant souffrances sociales et psychologiques et un omniprésent sentiment d’injustice au détriment de la cohésion démocratique, alors que la France, encore faut-il le reconnaître, figure cependant en tête du classement des pays redistributeurs.
Supprimons les 1% des plus riches, avant les 5 ou les 10% qui ne manqueront pas de suivre et promettons au peuple la maîtrise de son destin, le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple, s’exclament certains !
Là n’est certainement pas la solution si l’on veut bien être conscient que dans la vie, publique ou privée, il faut bien faire avec les autres et avec le réel. Parlons-en, c’est urgent, entre gens responsables. La voie du progrès social, la voie de la modération, la voie du milieu que certains connaissent, n’a nul besoin des doctrinaires marchands de sable dont le pays ne manque pas !!!

Ecrit par Dominique Mirassou


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