Bordeaux
Aussi bien l’un que l’autre ont sacrifié une partie de leur vie à l’Hermione et ils continuent à lui sacrifier beaucoup de temps sinon tout leur temps. La ville de Bordeaux qui les recevaient pour une seconde escale a tenu à les honorer dignement et le maire leur à remis la médaille de la ville de Bordeaux.
Si pour l’un rien ne le préparait à cette passion pour l’Hermione, l’autre dès son plus jeune âge dessinait des bateaux et ne se voyait déjà qu’en marin. Benedict Donnelly américain par son père et français par sa mère est tombé dedans après avoir fait Droit et Sciences Po quand il est entré au cabinet de Louis Le Pensec, le premier Ministre de la Mer, quand ce dernier l’a mandaté pour aller voir les chantiers intéressants à soutenir sur le littoral. L’aventure l’attendait au coin de la Corderie Royale de Rochefort qui venait d’être réhabilité avec Eric Orsenna, président-fondateur de l’association Hermione que Benedict Donnelly préside aujourd’hui. Pour Yann Cariou c’est un peu différent voire même tout à fait différent car originaire de la pointe du Raz à 17 ans il était déjà incollable sur les grands voiliers, sans être jamais monté dessus. Il est passé par l’école des Mousses, l’école Navale et il est aujourd’hui considéré comme le meilleur spécialiste français voire un peu plus de la navigation "traditionnelle". En 2009 il réalise son rêve en devenant le commandant du Belem. A son compteur 7 tours du monde bouclés en 1.800 jours et 30 ans de carrière dans la marine nationale. C’’est en 1992 qu’il a découvert le projet Hermione et dès cette date il a adhèré à l’association. Il va ainsi pendant des années faire des haltes fréquentes à Rochefort pour suivre l’état du projet et aussi bien pour l’un que pour l’autre c’est plus de 20 ans consacrés à un projet fou qu’ils ont mené à bien, l’un en construisant le bateau et l’autre en le faisant naviguer.
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Après avoir reçu la médaille de la ville de Bordeaux, chacun des récipiendaires a livré son vécu de cette fabuleuse aventure, car il fallait être "sacrément gonflé" pour tenir un pari aussi fou que celui de faire naviguer sur nos océans aujourd’hui un navire du XVIIIème siècle, une réplique exacte de celui qui avait amené Lafayette porter secours aux insurgents du Nouveau Monde. Pour Benedict Donnelly c’est une histoire de confiance et d’amitié entre la demoiselle de Rochefort et la future capitale de la grande Région Aquitaine et il a voulu rappelé qu’alors que, l’Hermione n’avait jamais navigué Bordeaux lui a fait confiance pour sa première escale d’octobre dernier prenant à sa charge sa part du pari à travers l’avisé Stéphane Delaux qui lui aussi y a cru. Pour sa part Yann Cariou a retrouvé le même enthousiasme que lors de la première escale et l’Hermione est revenue entière avec tout son équipage. Il précise "si tout s’est bien passé à bord c’est que l’équipage a été à la hauteur de la tâche" saluant par là, la performance réalisée par les bénévoles de l’aventure qui avaient suivi une formation spéciale. Pour lui il y avait un double défi avec d’une part réaliser le bateau et d’autre part le faire naviguer et ce n’était pas le moindre avec son équipage de 80 personnes pour la plupart novices en la matière et il a remercié le président Donnelly de lui avoir permis de vivre cette magnifique aventure qui aura des prolongements car pour vivre l’Hermione a besoin de naviguer.

Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette
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