Prêt exceptionnel du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, le tableau de Bernard Buffet « Les Oiseaux, le Rapace »peint en 1959, illustre parfaitement la tristesse radicale et le désespoir qui habitent le peintre, ainsi que son attrait pour la perfection du dessin et des couleurs et son acharnement au travail. Devenue Madame Buffet en 1958, Annabel « Schwob de Lur » sera dès lors portraiturée inlassablement par l’artiste. Jeune femme aux traits androgynes, au corps parfait et au charme certain, elle incarne dans ce tableau la Beauté soumise au désir du Démon, de l’animal effrayant. Muse inspiratrice, ou bien tentatrice inaccessible, beauté transcendante ou bien corruptrice, femme asexuée, séraphique et androgyne, ou bien sexuée, dangereuse et érotique ? Alors que l’artiste représenté sous les traits de l’oiseau, du rapace, évoque l’érotisme et la souffrance inhérente au désir amoureux.
Mais que penser lorsque la Belle se fait attirante et provocante et le rapace pensif et admiratif ?
Bernard Buffet qui peut être considéré avec Matisse et Picasso comme l’un des peintres français les plus célèbres du XXeme siècle, mettra fin à ses jours le 4 Octobre 1999.

Regards croisés sur la beauté, La Belle et la Bête
jusqu’au 27 janvier 2013
Institut Culturel Bernard Magrez