Si je devais choisir un objet susceptible de représenter au plus près l’être humain, je choisirais une bougie. En cela, mon choix n’a rien d’original, il ne fait que reprendre ce que nombreuses traditions religieuses et spirituelles ont déjà énoncé. La flamme de l’esprit se nourrit de la cire du corps jusqu’à épuisement. Allumer une bougie c’est toujours faire mémoire d’une présence, d’une pensée ou d’une veille, c’est animer un lieu d’une façon qu’aucune de nos lumières artificielles ne fera jamais, car seule la flamme vivante d’une bougie ou d’un feu peut raminer les braises de nos cœurs anesthésiés. Etrangement, lors des anniversaires, nous n’allumons les bougies que pour les éteindre : curieuse façon de fêter la continuation de la vie. Un rituel plus cohérent devrait consister à allumer une bougie par une autre bougie manifestant par là que le corps change- il a pris une année- mais que la flamme de l’esprit se maintient et se transmet d’un corps à l’autre. Bien sûr on peut s’interroger sur l’identité de la flamme : est-elle la même, ou est-elle une autre ? Ni la même, ni une autre ou disons, la même et une autre : une flamme continuée. Le 9 mars 2011, Bordeaux-Gazette naissait. Une année s’est écoulée, et Bordeaux-Gazette est toujours là, identique et différent. La petite équipe de Bordeaux-Gazette, ses permanents et ses intermittents, se réjouit et vous remercie de votre intérêt et de votre fidélité ! Bon anniversaire Bordeaux-Gazette et bonne continuation !
Marc