Un projet de longue haleine

Créée pour allier préservation de variétés anciennes, transmission aux jeunes et insertion professionnelle de personnes en situation de handicap léger, l’ACPI se définit comme une structure à triple vocation. Longtemps freinée par l’absence de terrain, l’association a obtenu en mai dernier la mise à disposition d’une parcelle de près de 8 000 m², complétée par un second espace de 2 000 m². Cette avancée décisive est le fruit de négociations engagées avec la ville de Pessac et l’implication directe du maire, Franck Raynal, et de son équipe.

Les travaux préparatoires ont été considérables : labourage, apport de fumier, motoculture et aménagement des parcelles. L’objectif : mettre rapidement en culture tomates, piments, poivrons, aubergines, salades, aromates et petits fruits. Plus de 4 000 plants occupent désormais le terrain principal, organisé en quatre parcelles, dont un jardin expérimental destiné aux activités avec les enfants.

Des conditions de mise en route exigeantes

Le démarrage n’a pas été de tout repos. Sans eau ni électricité au départ, avec un sol jonché de « pelons » (résidus de chiendent) et parfois encombré de gravats, l’ACPI a dû composer avec des moyens limités. Grâce à un réseau solide de bénévoles et de partenaires, le défi a été relevé en deux mois. « Ce fut un travail titanesque », résume Philippe Lachamp, saluant le soutien logistique et matériel des membres de l’association et de ses alliés de longue date.

ACPI

Assemblée générale de l’association

La pédagogie au cœur des actions

Si le conservatoire se met en place, la dimension pédagogique reste centrale. Durant l’année scolaire, l’ACPI est intervenue dans plusieurs écoles maternelles de la métropole bordelaise — Cestas Réjouit, Saint-Jean d’Illac, Pessac Cap de Bos et Lormont Condorcet — en impliquant des jeunes en situation de handicap dans des ateliers de jardinage et de découverte des plantes.

Ces interventions, souvent liées à des événements comme la fête des parents ou la Semaine du goût, se traduisent par la remise de plants, la plantation de tournesols ou encore la décoration de pots par les enfants. Les retours enthousiastes des enseignants et des familles confirment l’impact positif de ces projets, qui allient éveil à la nature et inclusion sociale.

L’insertion professionnelle, une mission prioritaire

L’ACPI agit aussi sur un terrain plus discret mais tout aussi essentiel : l’accompagnement vers l’emploi des jeunes en situation de handicap léger. Si certains intègrent des ESAT (Établissements et Services d’Aide par le Travail), d’autres trouvent des postes en entreprise adaptée ou ordinaire. Cette année, plusieurs adhérents ont ainsi décroché une embauche ou une admission en structure spécialisée, preuve que le travail sur les savoirs-être et la rigueur porte ses fruits.

Un réseau de partenaires engagés

La réussite de l’ACPI repose en grande partie sur son réseau de partenaires, mêlant collectivités, entreprises et passionnés de botanique. Parmi eux, Erick Ciraud, dirigeant de Fraisiers de France, soutient activement le projet et envisage la création d’un conservatoire de la fraise au sein de l’association. D’autres acteurs, comme Jardins de Tomates à Landiras, contribuent également à la mise en culture et à la visibilité de l’ACPI lors de manifestations.

Et après ?

L’implantation à la Ferme du Peugue ouvre de nouvelles perspectives. L’association souhaite y accueillir des groupes scolaires, organiser des ateliers intergénérationnels et développer ses collections végétales. Mais les défis restent nombreux : aménagements à financer, recherche de subventions, besoin constant de bénévoles et d’adhérents.

En attendant, l’ACPI donne rendez-vous au public le dimanche 17 août à Bordeaux, quai de Queyries, lors de l’événement La Tomate fait le Pont, pour partager sa passion et ses projets.
(maj du 14/08, en raison des fortes chaleurs prévues ce week-end, la manifestation, La Tomate fait le Pont est annulée)

Pour adhérer ou soutenir l’ACPI :
L’adhésion annuelle est fixée à 20 €. Plus d’informations et contacts via la page Facebook et LinkedIn de l’association.

À la Ferme du Peugue, les graines d’aujourd’hui nourrissent les projets de demain, avec l’ambition constante de conjuguer écologie, éducation et inclusion.