L’Esprit de Montesquieu toujours d’actualité

Inutile de polémiquer et de faire un dessin à ceux qui pourraient se demander de quelle actualité nous voulons parler. Ces quelques lignes de Montesquieu évoquent avec talent un problème éternel de nos sociétés, de l’homme en général, et le plus souvent des hommes de pouvoir.



S’il est important voire fondamental pour comprendre l’actualité et prétendre entrevoir l’avenir, d’avoir un bonne connaissance de l’histoire de nos sociétés. Ces quelques lignes de Montesquieu nous éclairent et collent parfaitement à l’actualité de ces dernières semaines,

Statue de Montesquieu Place des Quinconces
Photo Bordeaux Gazette - Bernard Lamarque

lisons donc :«  Il ne faut pas beaucoup de probité pour qu’un gouvernement monarchique ou un gouvernement despotique se maintiennent ou se soutiennent. La force des lois dans l’un, le bras du prince toujours levé dans l’autre, règlent ou contiennent tout. Mais dans un état populaire, il faut un ressort de plus qui est la vertu  ». « Ce que je dis est confirmé par le corps entier de l’histoire, et est très conforme à la nature des choses. Car il est clair que, dans une monarchie, où celui qui fait exécuter les lois se juge au-dessus des lois, on a besoin de moins de vertu que dans un gouvernement populaire, où celui qui fait exécuter les lois sent qu’il y est soumis lui-même et qu’il en portera le poids  ». « Les politiques grecs, qui vivaient dans le gouvernement populaire, ne reconnaissaient d’autre force qui pût le soutenir que celle de la vertu.
Ceux d’aujourd’hui ne nous parlent que de manufactures, de commerce, de finances, de richesses et de luxe même
 ». « Lorsque cette vertu cesse, l’ambition entre dans les cœurs, et l’avarice entre dans tous. Les désirs changent d’objets : ce qu’on aimait, on ne l’aime plus ; on était libre avec les lois, on veut être libre contre elles ; chaque citoyen est comme un esclave échappé de la maison de son maître ; ce qui était maxime, on l’appelle rigueur ; ce qui était règle, on l’appelle gêne ; ce qui était attention, on l’appelle crainte. C’est la frugalité qui est l’avarice et non pas le désir d’avoir. Autrefois le bien des particuliers faisait le trésor public ; mais pour lors le trésor public devient le patrimoine des particuliers. La république est une dépouille ; et sa force n’est plus que le pouvoir de quelques citoyens et la licence de tous ».
Montesquieu. Extraits de « l’Esprit des Lois ». (1748)
Voilà qui est bien dit !!! « Autres temps, mêmes mœurs » semble être la conclusion qui s’impose, même s’il n’est pas interdit d’espérer que les « donneurs de leçons » respecteront tous, peut-être un jour, leurs « propres enseignements ». Les bavardages en cours et autres considérations politiques, politiciennes, morales, de toutes sortes et de tous bords, souvent médiocres, les indignations de circonstance et autres éclats de voix, laissent à craindre qu’une fois de plus, le vacarme s’étant éloigné, les outils nécessaires à l’éradication de telles pratiques ne rentrent très vite dans leur boîte !!!

Ecrit par Dominique Mirassou


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