Pour ce scrutin la pression était sur les candidats socialistes après la terrible dégelée des municipales de l’an passé. Malgré les craintes la majorité de gauche du Conseil Général aujourd’hui Conseil Départemental a bien résisté et sur le département c’est la droite républicaine qui se trouve prise en tenaille.
La forte progression du FN
Le parti Bleu Marine affiche une progression spectaculaire dans certaines zones de la Gironde comme le Libournais, le Médoc ou la Lande Girondine. Sa progression va même jusqu’à mettre Yves d’Amécourt (32,50%) en difficulté dans le canton "Le Réolais et les Bastides" face à Bernard Castagnet (33,44%) en affichant 26,67% car le scénario n’avait pas été imaginé comme cela. L’objectif de Marine Le Pen étant de prendre le Leader-Ship de l’opposition de droite, reste à savoir ce que vont faire ses électeurs dans les triangulaires qui s’annoncent tout en sachant que nul n’est propriétaire de ses voix. Dans le canton "Nord Médoc" le binôme FN affiche un score de 38,02% et il y a toutes les chances de voir rentrer deux élus FN dans la prochaine assemblée départementale. Dans le canton du "Libournais-Fronsadais" même si le binôme FN est arrivé en tête avec 29,86%, il semble que le binôme Hardy/Galand (29%) devrait pouvoir se tirer d’affaire même en cas de triangulaire avec les réserves offertes avec EELV et le Front de gauche dans le cadre d’une union retrouvée pour le second tour. La progression du FN est très forte dans le monde rural traduisant un sentiment d’abandon de ces populations avec une petite exception sur le canton de Créon ou le binôme Fabre-Nadler/Darmian frôle les 40% au premier tour et où le FN ne peut se maintenir. Néammoins le FN s’implante sur des cantons comme Lormont avec 25,91% et Cenon avec 23,46%. Le FN s’installe dans le paysage politique un peu partout et si l’UMP apparait comme le grand gagnant du premier tour il ne le doit qu’au fait d’avoir su préserver l’union de l’agrégat des partis qui la composent. Les chiffres sont parfois trompeurs car si l’Union des droites républicaines gagne la bataille du premier tour départemental, il risque d’y avoir une terrible désillusion pour les Régionales où chacun risque de partir sous sa banière.
- Anne-Laure Fabre-Nadler qui forme le binôme avec JM Darmian et Philippe Madrelle
Le cas bordelais
Si le milieu rural et semi rural est perméable au discours FN, par contre le milieu urbain montre une certaine résistance qui cependant commence à s’effriter car dans le quatrième canton le binôme Marchand /Mercadier réalise 16,90% des voix signant un phènomène nouveau vu l’an passé avec l’entrée de deux conseillers municipaux FN à la mairie. Mais aucun des candidats FN ne seront présents sur la ville centre au second tour et on est libre de penser que sur ce canton Bordeaux 4 si le binôme Dorthe/Guillemot peut espérer en récupérant les voix du Front de Gauche et des verts refaire son retard sur le binôme Cazalet/David et le devancer, il n’en reste pas moins que la situation est chaude, voire très chaude. Dans le premier canton la aussi, l’affrontement va être très chaud, la lutte entre le binôme Azevedo/Rouveyre qui ne distance que de 45 voix le binôme Cuny/Robert, alors que les premiers nommés disposent d’une petite réserve, là encore l’interrogation est de savoir où iront les voix du FN. Dans le cas du canton Bordeaux 3, on peut croire que la "messe est dite" car le binôme Amouroux/Lothaire crédité de 53,45% des voix ne doit sa non élection qu’au fait de ne pas avoir fait le pourcentage nécessaire par rapport aux inscrits. Le binôme Bousquet-Pitt/Tortes Saint James ne pourra faire qu’une participation de témoignage. Sur le canton de Bordeaux2, il apparait comme assez évident que le binôme David/Dessertine est intouchable avec ses 1805 voix d’avance au premier tour sur le binôme Blanc/Hollebecque. Quand on prend 2 cantons qui votent à gauche pour n’en faire qu’un seul à l’appellation de Bordeaux 5, là aussi il semble que le binôme Ajon/Respaud puisse être dans un fauteuil mais la confrontation semble ouverte car où iront les voix des candidats absents du second tour dont les 1250 voix du binôme Chaigneau/Colombier et les 1400 du binôme Cazaux/Mounier qui devraient se porter sur le binôme socialiste.
En tout état de cause il faut aussi considérer ce que feront les abstentionistes du premier tour et là c’est la grande inconnue !

Ecrit par Bernard Lamarque
Co-fondateur de Bordeaux Gazette
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