Au delà de la compassion et de la douleur suscitées par l’événement, Alain Rousset a précisé que l’événement va aussi susciter beaucoup de débats. La France est à la fois une République laïque et la patrie des Lumières qui ont donnés les fondements de notre société actuelle avec le patrimoine intellectuel qui est le sien. "Charlie Hebdo est un journal symbole de liberté, de résistance, de rébellion voire d’outrances mais sous d’autres époques la presse a été bien plus virulente" et pour Alain Rousset comme pour beaucoup d’autres, il s’agit d’une attaque contre la liberté de la presse, une presse qui malheureusement ne se porte pas bien par les temps qui courent. Il a trouvé rassurant l’unité et les rassemblements dignes qui ont eu lieu mais il précise "s’il n’y avait que des discours sur l’hommage à rendre, on ne répondrait pas au fond du problème". Pour Alain Rousset il faut s’interroger sur notre société, réinterroger notre école et considérer que la vie n’est pas faite que de biens matériels.

Avec 45 à 50% de chômeurs dans nos banlieues, il faut réfléchir et il nous faut aussi réfléchir au mot République tel que nous le concevons, et qui veut dire plus que démocratie. Il a rappelé que dès le XIXème siècle, Victor Hugo avait dit haut et fort qu’exclusion et marginalisation étaient des facteurs de folie. Il faut aussi interroger l’histoire, il a précisé qu’aujourd’hui l’histoire est réduite à la portion congrue et on est incapable de relier un événement à ses causes profondes. "Nous avons besoin d’un travail d’histoire", sans ce travail le voisin devient un ennemi et dans l’histoire chacune des religions a sombré dans la caricature à un moment ou à un autre. Des questions se posent comme c’est quoi le vivre ensemble ? c’est quoi la culture ? là les réponses doivent être nationales, internationales et mondiales. " La république laïque est touchée , en ce qui concerne la presse la meilleure réponse de notre part c’est de la renforcer pour renforcer la démocratie et le pluralisme" tout en rappelant que les premières victimes de ces attentats ce sont les musulmans eux-mêmes qui voient leur image se dégrader dans la société.

Alain Rousset a ajouté : " Il ne faut pas qu’ils soient morts pour rien " et il s’est rendu dans le hall du Conseil Régional pour rendre hommage aux victimes de l’attentat de Charlie Hebdo : Cabu, dessinateur ; Wolinski, dessinateur ; Charb, dessinateur ; Tignous, dessinateur ; Honoré, dessinateur ; Bernard Maris, économiste ; Elsa Cayat, psychanalyste ; Franck Brinsolaro, brigadier ; Ahmed Merabet, policier ; Frédéric Boisseau, agent de maintenance ; Michel Renaud ; Mustapha Ourrad, correcteur et pour en savoir plus sur les victimes (cliquez sur le lien).